Crises post-électorales en Guinée : pourquoi tant de violences ?

Devenues un fait récurrent en Afrique et particulièrement en Guinée, les suites des élections sont toujours émaillées de manifestations et de violences. Une situation que des observateurs imputent à plusieurs raisons.

 

Falsification de résultats, caillassage de bureaux de vote ou d’urnes, soupçons de collision. Les revendications ne manquent pas dans l’agenda des partis politiques notamment de l’opposition à l’issue d’élections. Alors que la Guinée devrait écrire une belle page de son histoire, 13 ans après les dernières communales, voilà que plusieurs parties du pays sombrent dans la violence. On dénombré déjà sept morts. Pour la plupart des analystes, ces crises post-électorales sont dûes au non-respect des lois. « Les élections sont régies par des lois et dès lors qu’on s’éloigne du respect de ces lois, naturellement il va y avoir des contestations, des difficultés, explique Mohamed 3 Kaba, juriste. Ensuite, poursuit-il, la démocratie est si récente en Afrique qu’il est difficile que les compétiteurs aient confiance les uns vis-à-vis des autres parce que les fraudes sont devenues une pratique récurrente. Les uns estiment toujours que les autres ont volé et vice-versa. Et même la mise en place des structures administratives pour la gestion des élections est aussi une justification du fait que les acteurs ne se font pas confiance parce qu’on estime que le ministère de l’administration et du territoire qui devrait organiser les élections est pour le gouvernement. Donc les partis de l’opposition ne lui font pas confiance».

Pour pallier ces crises post-électorales en Afrique notamment en Guinée, le juriste propose que «les pratiques démocratiques ne soient pas une imposition, mais qu’elles soient une volonté exprimée par les uns et par les autres. C’est-à-dire si je perds une élection, qu’on ne m’oblige pas à respecter le verdict des urnes. Mais que j’accepte volontiers moi-même parce que je me rends compte que c’est ce qu’a voulu la majorité. Le jour auquel on aura cette culture, ce jour-là on aura moins de problèmes après les élections. En plus, il faut la neutralité de l’administration. Parce que vous savez l’administration est là pour le service public, pour tout le monde. Elle ne doit donc nullement pas avoir de position vis-à-vis d’un camp ou d’un autre. Elle doit agir en toute neutralité et en toute impartialité. Cela veut dire que les administrateurs sont certes des électeurs, mais dans l’exercice de leur fonction, ils ne doivent pas montrer leur coté partisan».

Gassime Fofana

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *