La Guinée est toujours aux prises avec les crises socio-politiques récurrentes. Des mouvements marqués surtout par des escalades verbales et des discours très souvent politiquement et socialement indigestes.
Certes, la ville de Conakry et les celles en région ont un peu soufflé après la suspension de la grève des enseignants. Mais les crises notamment politiques sont toujours loin de finir. En témoin, la série de manifestations que l’opposition projette pour toute la semaine prochaine. Mais à côté de ces mouvements qui sont tout de même reconnus par la loi, l’on est parfois amenés à écouter, parfois pantois, les discours haineux, violents et provocateurs que certains acteurs de tous les camps politiques tiennent par assemblées interposées. « En général, dans la classe politique du pays, que ce soit dans l’opposition ou dans la mouvance, peu de personnes ont le sens de la responsabilité, explique Ansoumane Condé, sociologue. Parce que quand nous suivons certains discours on a l’impression que nous sommes en guerre. Ce qui relève tout simplement de l’immaturité politique. Parce que plusieurs politiques pensent qu’en politique c’est la violence. Pourtant, c’est une possibilité que chacun s’offre à tous pour comprendre ses erreurs de gouvernance en vue de les corriger».
Cela fait que, selon lui, la Guinée connaît aujourd’hui une véritable division ethnique car les acteurs politiques n’expliquent plus ce qu’ils veulent faire mais s’adossent toujours sur leur base communautaire.
Pour conclure, le sociologue impute la responsabilité aux institutions qui doivent réprimer de tels propos et même à celles qui sont chargées de réguler la communication. « Certes, la démocratie consacre le droit d’expression et d’opinions, mais cela ne veut pas dire que rien n’est défendu. Malheureusement, ces institutions ne condamnent pas souvent ceux qui tiennent des propos inappropriés ».
Gassime Fofana