Crise sociopolitique en Guinée : le dialogue, toujours comme dernier rempart !

Alors que beaucoup s’entendaient à une trêve sur le front des contestations sociales et politiques après le coup d’État du 05 septembre dernier,  voilà  que le climat national est de nouveau en surchauffe. Le Front national pour la défense de la Constitution, qui a mené le combat contre le troisième mandat et les acteurs politiques engagent le bras avec les autorités de la transition autour de plusieurs points dont la publication d’un chronogramme « réaliste », la liste des membres du CNRD ou encore le respect des droits de l’Homme. Des manifestations sont organisées avec, à la clé, des morts, des blessés et des interpellations dont celles de certains leaders du FNDC. Face à la montée de la tension avec en filigrane une nouvelle manifestation projetée pour le 17 août prochain, les citoyens appellent le gouvernement et toutes les forces vives à promouvoir le dialogue. « Je voudrais d’abord rappeler que l’instabilité qu’elle soit sociale ou politique est une entrave au développement d’une nation. Car elle réduit les investissements nationaux et étrangers, la baisse de la productivité et entraîne des pertes en vies humaines. C’est pourquoi  il faut noter que plus il y a l’instabilité politique dans un pays, plus il y a la pauvreté »,  indique Kerfalla  Touré, vice-président  de l’Association des jeunes   Intellectuels et Sportifs pour le Développement de l’Education, la Santé et la Culture (AJISDEC). 

Pour cet analyste, toutes les forces vives de la Guinée doivent trouver d’autres moyens pour se faire entendre. « L’histoire témoigne que ces derniers temps, la Guinée a enregistré beaucoup de crises comme des manifestations, des grèves ou d’autres troubles sociaux qui sont pour moi les corollaires de l’instabilité politique. Mais le résultat positif est très peu par rapport aux conséquences négatives. Raison de plus, de régler les divergences par les mots et non par la rue. Ensuite,  il faut savoir faire des concessions quand il y a des divergences politiques,  puisque, quelles que soit ces divergences, chacun estime qu’il œuvre et agit pour l’intérêt de ce pays. Alors si tel est le cas, il faut autant mettre  la Guinée au centre de cet intérêt. Il faut aussi savoir donner du temps à une gouvernance, et cette gouvernance à son tour doit faire en sorte que chaque fils et fille, chaque bord social et politique puisse se sentir directement ou indirectement concerné par  sa gestion », propose-t-il. 

Gassime Fofana 

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