Cela fait presque trois mois que le secteur éducatif guinéen est secoué par la crise. Une situation qui faite suite à la grève lancée par le slecg. Pour compenser l’absence de certains professeurs titulaires dans les établissements secondaires, le gouvernement a engagé une série de recrutements de contractuels. Chaque mois, les écoles enregistrent de nouvelles arrivées. Ce qui suscite débats et interrogations. Et beaucoup pensent ainsi que si l’Etat arrive à payer ces nouveaux enseignants, cela montre que c’est un refus de sa part d’augmenter les salaires des titulaires.
Seront-ils pris en charge financièrement ? Est-ce une façon de leur faire perdre du temps ? ou encore si l’Etat a les moyens financiers pour payer ces contractuels, pourquoi ne pas mettre ça sur les salaires des titulaires? Elles sont nombreuses ces questions que se posent les citoyens à propos de la situation actuelle dans le secteur éducatif. « Cela fait trois mois, nous sommes enrôlés au compte de l’enseignement secondaire comme contractuels, mais jusqu’ici nous n’avons pas reçu de primes ou salaires. Mais on continue d’enseigner pour voir la suite de nos dossiers», confie Mohamed Sylla, contractuel.
Alors que la situation de ces anciens n’est pas pas réglée par une note de service, le gouvernement serait en passe d’injecter dans le circuit 275 enseignants dans la région de Conakry. Selon nos informations, ils étaient au nombre de 500 contractuels qui devraient être affectés, mais c’est le Président Alpha Condé qui aurait demandé de réduire l’effectif.
«La situation des contractuels, on peut l’analyser sous deux aspects. Le premier est que si le gouvernement parvient à assurer le salaire de ces contractuels, cela prouve qu’il a l’argent pour répondre aux besoins des titulaires. Ce sera alors un manque de volonté politique ou simplement un refus. Le second, s’il ne paie pas, c’est que le gouvernement voudrait jouer de la comédie non seulement avec ces jeunes recrues mais aussi blaguer avec la vie de la Nation», explique Ansoumane Condé, sociologue.
Pour qu’on parle d’un enseignement responsable, il faut, selon lui, s’entendre avec le slecg. «Parce que ces contractuels qui viennent n’ont pas les compétences nécessaires pour donner un enseignement de qualité. On le sent. Les enfants se plaignent même dans les écoles. Comment vous pouvez donner un emploi à un enseignant qui ne maîtrise pas le programme? », s’interroge-t-il.
Gassime Fofana