Le 11 juin 2019, les agents du Corps des Conservateurs de la Nature et les activistes du projet GALF (Guinée Application de la Loi Faunique) ont conduit une opération d’arrestation d’une femme impliquée dans le trafic d’animaux protégés à Conakry. La nommée Mariame Condé, citoyenne du quartier Enco 5 dans la commune de Ratoma, a été prise en flagrant délit de capture, détention, circulation et commercialisation de 112 tortues d’eau douce, espèces animales intégralement protégées.
C’est suite à une dénonciation faite par GALF et adressée au Point Focal de la Criminalité faunique du Ministère de la justice, relative à un trafic d’espèces animales protégées dans le quartier d’Enco 5 que cette opération a été planifiée et exécutée.
Ainsi, le mardi 11 juin 2019, Mariame Condé, âgée 67 ans a été prise à Enco 5 en flagrant délit de capture, détention illégale, circulation et commercialisation de 112 tortues Peluse de Schweigger, une espèce animale intégralement protégée par le code de protection de la faune sauvage et règlementation de la chasse. L’ensemble des espèces de tortues terrestres, d’eau douce et marine sont intégralement protégées, le commerce est formellement interdit donc quiconque détient ou fait commerce de tortues sur le territoire est en infraction et s’expose à la rigueur de la loi.
Dès après son arrestation, la présumée trafiquante a été conduite à la Direction Nationale des Eaux et Forêts pour être entendue sur procès-verbal et déférée par la suite devant le parquet du tribunal de première instance(TPI) de Dixinn. Aussitôt elle a été placée sous mandat de dépôt à la Maison centrale de Conakry en attendant son procès. Quant aux tortues saisies, elles ont été confiées au projet GALF pour être relâchées dans les jours à suivre dans leur milieu, un endroit protégé.
A en croire aux déclarations des spécialistes, le phénomène de trafic d’espèces animales sauvages protégées a réduit ces dernières années grâce à l’application de la loi, mais les efforts doivent vraiment être poursuivis en République de Guinée. Or, poursuivent-ils, le pays est encore sous la sanction de la CITES (convention internationale sur le commerce des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction) et souvent considéré comme la plaque tournante de la criminalité faunique en Afrique de l’ouest.
En outre, les défenseurs de l’environnement soutiennent que les actions de renforcement et d’application de la loi doivent être encouragées pour redorer le blason de la Guinée aux yeux de la communauté internationale, qui continue à présenter la Guinée comme un mauvais élève en termes de préservation de l’environnement, facteur de développement durable.
C’est dans cette dynamique que le projet GALF, un partenaire incontournable de la Guinée depuis 2012 dans la lutte contre la criminalité faunique et la corruption associée s’inscrit avec la franche collaboration des autorités pour faire du trafic faunique une préoccupation majeure.
Il faut rappeler que le trafic d’espèces animales sauvages est un crime organisé transnational. Il représente le 4ème commerce illégal le plus important au monde amassant plus de 20 milliards de dollars chaque année.
Fatou Kourouma