Ces derniers temps, la Guinée ne cesse d’accumuler des faveurs économiques notamment des dons mais surtout des crédits extérieurs. Ce dernier cas constitue surtout une façon pour les autorités du pays de sortir du marasme et de parvenir à financer les actions prioritaires de développement. Mais avec quelques réserves.
Pour relever ou consolider leur économie parfois moribonde, des Chefs d’Etat permettent parfois beaucoup de coups. Certains mettent leur patrimoine à contribution; d’autres – et ils sont nombreux- ont recours à la dette extérieure. La Guinée joue sur ces deux tableaux et continue toujours de s’endetter auprès des bailleurs de fonds. Ce qui, a priori, n’est pas mauvais en soi. « De nos jours, plusieurs citoyens africains pensent que les aides financières extérieures compromettent le développement des Etats, commente Moussa Kourouma, économiste. Mais moi je dirai non. Ce sont plutôt les dirigeants qui n’utilisent pas rationnellement ces crédits« . Il dénonce la mauvaise utilisation qui est faite de ces deniers ou encore la corruption qui gangrène les secteurs d’activités dans le pays. Un avis que Mamadou Lamarana Diallo, également économiste, ne partage pas. « Nous ne pouvons pas bâtir nos économies sur la base des crédits extérieurs. Car ces crédits-là sont peu par rapport à nos attentes et généralement accompagnés de conditions d’exploitation et de remboursement très contraignantes. L’intérêt sollicité le plus souvent est hyper élevé. L’idéal pour les créanciers est de nous voir surendettés en vue de contrôler les leviers de nos Etats à travers leur politique d’ajustement structurel« , argumente-t-il avant de conclure que « ces crédits entravent ainsi nos visions politiques« .
Gassime Fofana