Déclaré pandémique par l’Organisation mondiale de la santé, le coronavirus contribue aujourd’hui à faire effondrer les piliers de la mondialisation et à créer un isolement des États. Pour preuve, plusieurs pays du monde touchés ou pas par le virus ont fermé ou sont entrain de fermer leurs frontières aériennes et terrestres. D’autres seraient également sur le point d’expulser leurs étrangers. En analysant la situation, plusieurs acteurs pensent que la coopération intergouvernementale est mise à rude épreuve. « C’est le processus de la démondialisation qui commence, c’est-à-dire un phénomène de repli des États sur eux-mêmes. Les raisons ne sont pas peut-être élégantes mais cela réaffirme le caractère identitaire des problèmes qui se posent généralement au niveau des États. Parce qu’au niveau des nations, on a tendance à montrer qu’il y a un phénomène cosmopolite entre les pays, une sorte d’unification de l’ensemble des valeurs de la société, mais la situation actuelle montre que cela n’est pas vrai. Il existe une identité culturelle pour chaque pays, les approches philosophiques et culturelles restent différentes d’une société à une autre, et c’est ce qui vient d’être montré « , explique Mohamed Condé, Consultant et Secrétaire général du ministère de la Communication.
Pour sa part, Mouctar Diallo, économiste, estime que l’ampleur que prend le coronavirus touche également la coopération économique et politique et pourrait accentuer la pauvreté. « Aujourd’hui, pour des raisons de sécurité interne, plusieurs pays ont fermé leurs frontières et coupé le pont avec l’extérieur pour éviter la propagation ou l’entrée de l’épidémie sur leur territoire. Ce qui est compréhensible mais cet isolement contraignant des États pourrait à court ou moyen termes fragiliser les liens inter-États, et c’est ce qui se passe aujourd’hui car il y a un déficit de connexion sociale, économique et politique entre plusieurs pays à cause de la fermeture des voies de communication. Cela peut jouer même sur les import-exports et affaiblir l’économie de certains pays , surtout ceux qui n’ont pas de réserves économiques solides et dynamiques « , explique-t-il.
Gassime Fofana