Cour constitutionnelle : l’élection du nouveau président est «une honte» pour le pays, selon un juriste

C’est à travers un communiqué que les 8 conseillers de la Cour constitutionnelle ont annoncé le remplacement de Kéléfa Sall ce vendredi, 28 septembre 2018 par un nouveau président. Une décision que certains juristes qualifient de «déboires»pour la profession et pour le pays.

Même si les acteurs politiques, ceux de la société civile ou le simple citoyen clouent au pilori la destitution de Kéléfa Sall et que plusieurs hommes de droit ont apporté des «preuves» pour montrer que cette décision est anti constitutionnelle, rien n’y fit. Les 8 conseillers n’ont pas hésité de procéder à l’élection d’un nouveau président. Mohamed Lamine Bangoura, c’est ce nom qui apparaît dans le communiqué de la Cour constitutionnelle comme le nouveau patron de ladite institution. Il était jusqu’ici vice-président et président par intérim.
Interrogé sur cette élection, Karamoko Mady, juriste réagit: « il faut dire que depuis le début de cette crise, c’était l’indignation pour nous qui sommes des spécialistes ou des praticiens de droit. Nous estimons que c’est une honte pour la profession et pour le pays tout entier. Parce que ce qui arrive en ce moment est déshonorant, toutes les règles qui doivent prévaloir en la matière ont été totalement éludées. La Cour constitutionnelle se trouve être l’institution qui régule le fonctionnement des autres. Lorsqu’elle est ébranlée par une crise comme celle-ci, il ne peut être apaisant pour chacun. Pour ce juriste, les 8 conseillers se sont entêtés dans leur forfaiture et ont persévéré jusqu’à l’élection d’un nouveau président en toutes illégalité et irrégularité. «Personnellement, je pense que le président, en vertu de l’article 45 de la Constitution, prendra des mesures pour assurer le fonctionnement. Parce que vraisemblablement, nous nous achéminons vers une impasse à la Cour constitutionnelle surtout que Kéléfa Sall ne se sent pas encore destitué et le nouveau président pense déjà avoir acquis tous les pouvoirs pour présider aux destinées de l’institution».
                                                        Gassime Fofana

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