Dans moins d’une semaine, les Guinéens ont rendez-vous avec les urnes pour le double scrutin législatif et référendaire. Le couplage de ces élections fait bruit de tambours dans la cité. Entre recommandations pour l’assainissement du fichier électoral et le boycott par certains partis politiques, le peuple de Guinée est pris dans l’étau des désaccords. La crise se crispe entre la mouvance et l’opposition sur fond d’impacts non négligeables. » Sur le plan économique, cet impact est d’autant plus grave que les manifestations qui en résultent empêchent la poursuite normale des activités génératrices de revenus. A cela s’ajoute la dilapidation des ressources qui ne fait que mettre l’économie à terre « , indique Mamadou Barry, analyste financier.
Parlant de l’impact de la crise politique sur la vie des citoyens, cet analyste y voit « l’appauvrissement de la population, qui tire le diable par la queue ». Une situation qui s’aggrave au fil des manifestations et qui ne fait que confirmer d’autres réalités déjà existantes notamment des difficultés pour faire émerger un secteur privé responsable et beaucoup plus productif.
Ainsi, selon M. Barry, le secteur privé, qui devrait être le pourvoyeur d’emplois, reste toujours caractérisé par des pratiques de magouille autour des marchés qui sont octroyés au mieux placé et non au mieux offrant. «Je vous avoue aujourd’hui quand on parle de secteur privé dans le pays, c’est un groupe de personnes qui profite et les jeunes sans emploi sont laissés pour compte », ajoute l’économiste.
En attendant, les Guinéens se tournent vers le 22 mars dans l’espoir que ces scrutins se déroulent sans incident majeur. Le Front national pour la défense de la Constitution maintient toujours sa série de » manifestations éclatées » à partir du jeudi prochain.
Aliou Diallo