C’est l’une des exigences du Président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya depuis sa prise du pouvoir me 05 septembre 2021 : la construction des raffineries en Guinée par les sociétés minières évoluant dans le pays. L’objectif de cette décision annoncée lors du conseil des ministres le 16 septembre 2022, consiste à faire en sorte que la bauxite, nécessaire à la fabrication de l’aluminium, soit désormais transformée sur place. Pour assurer un partage équitable des revenus, il demande aux entreprises de construire des raffineries. Elles avaient jusqu’au 31 mai pour proposer un calendrier précis. C’est sans doute dans ce contexte que la compagnie des bauxites de Guinée entend se lancer dans la mise en place d’une raffinerie.
Avec un budget prévisionnel de 5,5 millions de dollars pour la finalisation des études de faisabilité, le conseil d’administration de la CBG a approuvé, selon le DG de la société, la mise en place d’une raffinerie d’alumine en Guinée. Cette annonce a été faite ce lundi, 13 novembre 2023 à l’occasion de la 96e session du conseil d’administration de la Compagnie des Bauxites de Guinée.
Dans son intervention, le DG de la CBG, Souleymane Touré indique : « l’Etat guinéen et le consortium Halco Mining qui sont les actionnaires de cette compagnie sont conscients de l’attente qu’il y a à voir la CBG avancer rapidement vers la transformation locale de la bauxite à travers la construction d’une raffinerie. »
Pur sa part, le ministre des Mines et de la Géologie, Moussa Magassouba, qui a pris part à cette cérémonie affirme : « l’objectif, c’est de s’assurer que le partenariat gagnant-gagnant soit une réalité, discuter des recettes, de la part qui revient à la Guinée en matière d’impôts, de dividendes et celles du partenaire Halco composé d’Américains, de Hollandais et d’Anglais. »
Avis d’un économiste
« Il était temps que la Guinée puisse bénéficier de ses produits de base, surtout de ses ressources minières, car cette implantation des raffineries dans le pays, serait non seulement source de croissance économique et de création d’emplois, mais aussi un moyen pour l’Etat de contrôler ces sociétés pour favoriser une coopération minière équilibrée entre la Guinée et ses partenaires. C’est pourquoi, il faut que les autorités soient fermes dans leur décision, et avec toutes les entreprises minières, à propos de cette implantation des raffineries en Guinée. Parce que c’est l’un des moyens qui pourraient permettre de réduire l’inégalité dans les échanges et les marchés miniers entre notre pays et les partenaires étrangers », indique Ibrahima Kalil Sacko, professeur d’économie.
Gassime Fofana