Elles sont attendues depuis 17 ans et rien ne prouve encore que les élections communales en Guinée vont se tenir cette année. Dans un avant-projet de chronogramme qu’elle a présenté mardi au comité de suivi du dialogue inter-guinéen, la CENI prévoit 120 jours pour tenir ces élections. Ce qui irrite l’opposition du pays.
L’avant-projet du chronogramme proposé par la CENI pour les élections communales en Guinée continue de faire couler encre et salive. Les acteurs de la vie nationale sont partagés sur cette question qui engage toute la nation. Ce chronogramme fait allusion à l’organisation de ces scrutins qui traînent encore. « Nous ne pouvons que saluer d’abord cette proposition de l’avant-projet du chronogramme des élections locales. Ces élections sont très complexes et demandent un certain nombre d’investissements. Nous de la société civile, savons que la tenue de ces élections communales est la voie de développement et surtout les citoyens aspirent de voir le pays quitter dans cette situation », se félicité Dr Alpha Abdoulaye Diallo vice- président du CNOSC, chargé des questions économiques.
Dans ce chronogramme, la question de financement reste aussi un problème majeur. Et la CENI quant à elle évalue le coût des opérations à trois cent trente milliards de francs guinéens alors que la loi de finances rectificative 2017 ne prévoit, pour l’institution, qu’une allocation d’à peine 100 milliards. Pour Dr Abdoulaye Diallo, cette question d’argent n’est pas trop inquiétante : « le budget est toujours prévisionnel, mais ce qui est important c’est comment ces élections vont s’organiser et est- ce que le gouvernement a la volonté de faire en sorte que le financement soit obtenu et que les échéances se tiennent ».
« Je ne suis pas étonné que la CENI renvoie la tenue des élections communales jusqu’en 2018. C’est mon doute qui vient de se confirmer, car j’ai toujours douté depuis la crise qui s’est produite à la CENI, et la volonté manque aussi du côté de Chef de l’Etat», s’indigne Honorable Ben Youssouf Keita, député uninominal de l’UFDG. Depuis que cette annonce a été faite par la CENI, les réactions ne tardent pas. Honorable Ben Youssouf impute la responsabilité au gouvernement qui, selon lui, retarde expressément l’organisation de ces élections locales. «Le président de la République et son gouvernement n’ont jamais voulu organiser ce scrutin, et même le respect des accord politiques du 12 octobre jusqu’à présent, il y a un retard énorme dans leur application. Pourtant ces accords ont été signés librement par les deux parties et pourquoi jusque-là on traîne avec, c’est par ce qu’il y a aucune volonté politique du chef de l’Etat », s’insurge le député.
Sur la question de savoir ce que fera l’opposition dans les jours avenir, Ben Youssouf annonce qu’ils vont user de leur droit de manifester : « nous allons sortir et exiger que les élections se tiennent, avant 2018, puisque nous sommes déjà dans un dépassement de délais et voilà, il y a les législatives qui doivent se tenir. Et si tel est le cas, nous allons demander à la population de sortir, et contraindre la CENI à revenir nous proposer une date d’ailleurs en 80 jours au lieu même de 90 jours », conclut-il.
Aliou Sanaya Diallo