Cacao : la conjoncture met le Ghana et la Côte d’Ivoire sous pression

Les effets de la crise que traverse le secteur du Cacao resserre l’étau sur la Côte d’Ivoire et le Ghana, respectivement numéros 1 et 2 mondiaux. Là où la Côte d’Ivoire a décidé de réduire le prix versé aux agriculteurs, le Ghana maintient pour sa part les tarifs fixés et devrait recourir à un fonds de soutien pour combler la différence. Les deux pays misent par ailleurs sur une hausse de la demande en Asie et au Moyen Orient pour renverser la tendance actuelle. 

La crise qui touche les cours mondiaux du cacao impactent de plus en plus les pays producteurs, notamment le Ghana et la Côte d’Ivoire. Là où Yamoussoukro a fait le choix de réduire de 36% les prix accordés aux agriculteurs pour les dernières récoltes des cultivateurs ivoiriens, le Ghana a de son côté fait le choix de s’appuyer sur son fonds de stabilisation pour couvrir le salaire des producteurs de cacao.

Pas touche au salaire des cultivateurs

Ce recours au fonds est prévu pour couvrir les paiements de la récolte d’octobre prochain. Le régulateur du secteur a en effet exclu toute compressions de prix pour la prochaine récolte, ce malgré la dette que traîne le secteur. Le Ghana semble tout miser sur une augmentation de la demande en cacao en Asie et au Moyen Orient pour stimuler les cours internationaux.

Parallèlement, les contrats à terme de cacao conclus à New York ont accusé une baisse de 33% par rapport à 2016. Ce trend devrait déboucher sur un important excédent global pour cette saison qui arrive à son terme en septembre prochain. Une situation qui devrait forcer le gouvernement ghanéen à fortement solliciter le fonds de stabilisation. Il n’empêche qu’Accra ne laisse rien transparaître sur le solde actuel du fonds et sa capacité à compenser indéfiniment le manque à gagner pour les agriculteurs.

Front commun dans les marchés alternatifs

D’un autre côté, tant la Côte d’Ivoire que le Ghana s’attendent à des récoltes exceptionnelles pour cette saison, alors que les prix moyens du cacao, ne devraient augmenter que de 10% au cours des 12 prochains mois. Une perspective négative qui devrait pousser Accra à renoncer au versement de primes aux agriculteurs lors de cette saison. Ce qui devrait limiter le prix de la tonne à 400 dollars.

Bien que Yamoussoukro et Accra ne semble pas s’être mis d’accords sur une réduction concernée de la production de cacao dans le cadre de leurs efforts pour coopérer sur la stratégie du cacao et stimuler les prix internationaux, les deux plus importants producteurs mondiaux de cacao viennent de décider de mutualiser leurs efforts en matière de prospection dans des marchés émergents comme l’Inde, la Chine ou Dubaï en matière de traitement des fèves ou d’accroissement de la consommation locale.

Le régulateur ghanéen du secteur est également en négociation avec la Banque centrale pour un refinancement de sa dette, qui a atteint la barre des 10 milliards de cedis (2,3 milliards de dollars). Des emprunts grevés après que le secteur ait raté son objectif de production au cours de la saison précédente. A ce déficit de production, s’est ajouté la baisse des cours mondiaux, ce qui a beaucoup pesé sur les revenus du secteur.

La Tribune Afrique 

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