Située dans le quartier Almamya, la maison des jeunes de la préfecture de Boffa est l’un des bâtiments administratifs frappés par une dégradation poussée. Avec des murs victimes de moisissure, des fissures visibles un peu partout, des dalles qui ont lâché alors que même le crépi tient difficilement, l’infrastructure ne répond plus aux attentes. L’intérieur de cette maison des jeunes se dégrade du jour au lendemain. « Je viens à peine d’être nommé directeur de cette maison et je l’ai trouvée dans cet état. Il y a vraiment un manque à gagner. Il n’y a rien qui peut attirer les jeunes, ni des chaises, ni des équipements de sonorisation. La maison est dégradée, les dalles ne tiennent pas. Cette situation pousse certains à célébrer leurs événements de réjouissances dans les rues. Parce que s’il s’agit de faire des organisations dans cette maison de jeunes, il faut louer les engins d’animation et des chaises, ensuite les transporter jusqu’ici et cela est très coûteux. Si nous avons ces matériels avec nous, ce serait un ouf de soulagement pour les jeunes et les organisateurs. A part cette maison des jeunes, il n’y a pas un autre lieu de divertissement. Cette infrastructure peut générer des revenus et même constituer un lieu d’apprentissage pour les jeunes. Donc je demande l’appui des fils ressortissants, des bonnes volontés et l’État », lance Mohamed Lamine Camara, directeur préfectoral de la maison des jeunes de Boffa.
A côté de cette situation qui préoccupe les citoyens de la localité, le soutien au secteur de la culture est plus que problématique à Boffa. « Cette préfecture a un problème, c’est qu’il n’y a aucune stratégie de promotion de l’art et de la culture. Regardez ! La maison qui est censée être un lieu où les jeunes peuvent exhiber leurs talents ne l’est plus aujourd’hui. Les artistes ne sont pas soutenus et d’autres, malgré ce qu’ils ont fait pour la culture de Boffa, vivent de façon misérable. Nous demandons aux autorités communales et préfectorales de mettre dans leur plan d’investissement cette maison des jeunes qui date de la première République et de valoriser surtout la culture à la base », ajoute Abdoul Kader Doumbouya, membre de la troupe théâtrale Rio-Pongo de Guinée.
Aly Yonssiny