Assiduité et ponctualité : les fonctionnaires entre amertume et satisfaction !

C’est une pratique qui était ancrée dans les habitudes des fonctionnaires guinéens. Des cadres, hauts cadres et autres se rendaient à leurs services à des heures tardives de la journée, et d’autres pouvaient faire des semaines sans y aller sauf en cas de paie. Mais aujourd’hui avec la nouvelle politique du « Gouverner autrement » prônée par le Président Alpha Condé, les travailleurs de l’Etat font la queue dans la circulation dès 4heures du matin. Certains attendent leur bus et d’autres cherchent des transports en commun. Conséquences : fatigue, stress pour les inhabitués. C’est le cas de Mariame Camara, 48 ans, fonctionnaire rencontrée à 5 heures à la plaque de Tombolia, dans la commune de Matoto. « Franchement, c’est très difficile pour nous en ce moment de se réveiller à 4heures ou 5 heures afin d’être à son service à temps. On n’est pas habitués à ça, plus particulièrement moi. C’est toute la fatigue qu’on a sur les épaules en ce moment. Mais bon on finira par s’y habituer peut-être et s’adapter à ce Gouverner autrement. »
Par contre, d’autres apprécient cette rigueur administrative, mais souhaitent plus de conditions pour soulager les fonctionnaires de l’Etat. « Si Alpha Condé ne le fait pas, c’est un autre Président qui le fera un jour. Autant s’habituer dès maintenant parce que la Guinée ne va pas demeurer dans cette anarchie administrative, où le travailleur de l’Etat ne va au travail que quand il y a paie ou quand il le veut. Ce qui fait que la production de l’administration guinéenne est trop faible. Donc je pense que c’est une bonne chose, et avec ce changement, ça pourrait apporter un impact considérable sur l’évolution du pays, soutient Moriba Condé, fonctionnaire âgé de 51ans. Mais, ajoute-t-il, l’Etat doit impérativement améliorer les infrastructures routières et créer plus de conditions permettant aux fonctionnaires d’être à leur service à temps. En plus, il faut pérenniser cette décision administrative pour faire habituer les Guinéens à la ponctualité pour le bien de notre pays. Mais aussi créer de l’émulation entre les travailleurs, c’est-à-dire récompenser chacun à la hauteur de son rendement et sanctionner ceux qui ne font pas leur boulot. »
Gassime Fofana

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