La cour constitutionnelle du Kenya écrit une page de son histoire, ou du moins, une page de l’histoire en Afrique. Le vendredi 1er septembre a été pour Uhuru Kenyatta une journée cauchemardesque. C’est ce jour-là que sa réélection a été invalidée pour irrégularités. Une initiative qui pourrait faire des émules, selon certains Guinéens.
Pour beaucoup d’observateurs, l’annulation de l’élection présidentielle au Kenya ouvre une nouvelle voie pour le peuple africain. « Désormais, tout est possible; c’est une leçon pour les politiques qui pensent toujours s’éterniser au pouvoir. Je pense que les dirigeants africains doivent comprendre maintenant ce qu’il faut faire. Il reste maintenant à savoir si les mêmes actes peuvent continuer à être reproduits sur le continent », affirme Abdoulaye Diallo, vice-président du Conseil national des organisations de la société civile.
Cette décision de la Cour constitutionnelle kényane est aussi saluée dans la classe politique guinéenne. Selon le Directeur de communication de l’Union de Forces du Changement -UFC – c’est pour garantir la transparence dans les élections et dans le cadre du respect des lois de la République que l’institution s’est portée vers la voie d’instauration de la démocratie. « Nous ne pouvons pas présager l’avenir, mais je pense que dans les prochaines années, nous pouvons avoir des cours qui peuvent avoir le courage d’unir les forces pour promouvoir la transparence dans les contentieux électoraux et que les personnes qui portent plaintes auprès des juridictions compétentes seront rétablies dans leurs droits », explique Bangaly Kéita.
Comme élément de comparaison avec le cas de la Guinée, Bangaly Kéita estime qu’un tel cas pourrait survenir. « Je suis sûr qu’un jour, nous pouvons bien assister à une telle situation en Guinée. Je prends l’exemple sur le discours qu’à tenu le président de la Cour suprême lors de l’investiture du président de la République en 2015, et le fait encore de faire revenir ce dernier sur le serment, je dirai que c’est possible », a-t-il conclu.
Dans un communiqué, le Président guinéen, président en exercice de l’Union africaine, a salué cette décision qui, selon Alpha Condé, honore l’Afrique et prouve que la démocratie s’installe sur le continent. « L’Afrique sera ce que nous voudrions qu’elle soit et la preuve est aujourd’hui faite que les Africains peuvent se comprendre pour préserver l’essentiel : la paix et la quiétude des citoyens».
Aliou Sanaya Diallo