Dans son rapport 2017-2018 publié ce jeudi, l’ONG dénonce la multiplication des « discours de haine ».
« Alors que nous entamons 2018, année du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, il est on ne peut plus clair que personne parmi nous ne peut considérer un seul de ses droits fondamentaux comme acquis. » Sombre constat posé par le secrétaire général d’Amnesty International à l’occasion de la publication, ce jeudi, du rapport 2017-2018 de l’ONG.
Dévoilant le précédent rapport l’an dernier à la même époque, Salil Shetty dénonçait les « discours déshumanisants » et «l’adoption de mesures et de lois qui bafouent de manière systématique et inquiétante les droits de l’Homme ». Aujourd’hui, il s’alarme des « proportions considérables [prises par les] attaques contre les valeurs fondamentales qui sont à la base des droits humains ». Pointant la défaillance des Etats voire, pour certains d’entre eux, la multiplication des discours de haine tenus par leurs dirigeants.
Décret anti-immigration de Trump , crimes contre l’humanité et crimes de guerre en Syrie et au Yémen notamment, nettoyage ethnique contre les Rohingyas au Myanmar , attaques répétées contre les droits humains en Russie ou en Chine… La liste est longue des événements ayant marqué « une dramatique régression des droits humains dans le monde entier ». Et pour prouver cette dégradation, Amnesty avance le chiffre de 312 comme le nombre de défenseurs des droits tués dans le monde au cours de l’année 2017.
L’Algérie, un pays hostile aux réfugiés et aux migrants
Emprisonnement arbitraire, restrictions injustifiées, poursuites judiciaires contre les membres d’une minorité religieuse, impunité pour les atteintes aux droits de l’Homme, procès inéquitables et expulsions massives de migrants… Dans son rapport annuel publié ce jeudi 22 février, Amnesty International ne note aucune amélioration de la situation des droits de l’Homme en Algérie.
Dans ce rapport, l’ONG dresse le portrait d’un pays peu accueillant pour les réfugiés et les migrants. Elle avance d’abord l’affaire des réfugiés syriens bloqués entre les frontières de l’Algérie et celles du Maroc. « D’avril à juin, un groupe de 25 réfugiés syriens, dont 10 enfants, est resté bloqué dans la zone tampon entre le désert marocain et l’Algérie », rappelle-t-elle.
« En juin, les autorités algériennes ont annoncé qu’elles allaient les autoriser à entrer en Algérie et permettre au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) de les aider. Cependant, elles ont par la suite refusé de les laisser entrer à un point de passage non officiel. Les réfugiés sont restés bloqués dans le désert jusqu’à ce que le Maroc leur accorde une protection », écrit l’ONG.
Amesty accuse également les autorités d’arrestation arbitraire sur la base « un profilage ethnique. « Entre août et décembre, les autorités ont procédé, sur la base d’un profilage ethnique, à l’arrestation arbitraire et à l’expulsion forcée de plus de 6 500 migrants originaires de divers pays d’Afrique subsaharienne vers les États voisins du Niger et du Mali », détaille-t-elle.
Avec les Echos et TSA