Dans le langage populaire, on pourrait dire qu’Alpha Condé a encore frappé cette semaine. En dépit de nombreuses promesses qui attendent encore leur réalisation, le président guinéen a fait part de son intention de sortir de nombreuses Guinéennes de la pauvreté dans deux ans. Une nouvelle annonce qui suscite du scepticisme dans la cité.
Sortir un million de femmes de la misère en Guinée. C’est le nouveau challenge que veut remporter le président Alpha Condé. « Nous allons montrer aux femmes qu’elles ont eu raison de nous faire confiance », a notamment déclaré le président guinéen cette semaine à l’occasion de la signature d’une convention portant sur 135 milliards GNF destinés à accompagner les femmes dans la mise en œuvre des activités génératrices de revenus.
Mais pour beaucoup d’économistes avertis, il serait difficile de réaliser cette promesse pour plusieurs raisons. « D’abord, plusieurs promesses ont été faites par le président aux Guinéens surtout aux femmes, mais la grande partie de ces promesses sont restées sans suite. Ensuite, la politique économique du président n’est pas sur ce chemin. Mais plutôt ce sont certains qui s’enrichissent sur le dos de la population. Enfin, aucune infrastructure socio-économique de base n’est en place pour faciliter le changement de conditions qu’il promet aux femmes. Donc, à mon avis, ce sont encore des propos politiques que les femmes ne doivent pas attendre », explique Mamadou Mouctar Diallo, économiste avant de relativiser. « Peut-être, il peut leur distribuer de l’argent comme on le fait toujours dan ce pays pour faire la belle vie en deux jours ou trois, mais les faire sortir de la misère, il faut des conditions sociales, économiques, culturelles et politiques dynamiques ».
Une conjugaison de problèmes à laquelle s’ajoute désormais l’instabilité politique sur fond de manifestations de rues et qui, selon M. Diallo, gangrènent le pays, freinent et éloignent toute possibilité de développement du pays.
Gassime Fofana