Cela fait 48 ans depuis que la Guinée a été victime d’une agression perpétrée de l’extérieur. Les analystes et historiens gardent toujours fraichement les faits en tête et pensent même que le pays a fait preuve de maturité pour déjouer «ce complot portugais».
Trahison, renversement de régime ou libération de certains détenus. L’attaque «portugaise» contre la Guinée est toujours créditée de plusieurs explications. Dans la nuit du samedi au dimanche 1970, plusieurs unités navales pénètrent illégalement les eaux guinéennes. À bord des embarcations, des hommes habillés en tenues militaires et lourdement armés. «Ce week-end, commence Amara Touré, où notre pays a été attaqué par les Portugais en complicité avec certains Guinéens, marque la fin du mois saint pour les musulmans. Donc, dit l’historien, cela a trouvé que la plus grande partie de la population civile et corps habillés étaient concentrés sur cette fête. Subitement, les gens commencent à sentir une présence anormale de mouvements aériens et sur les côtes. C’est ainsi que l’alerte a été donnée et les forces de l’ordre ont commencé à sillonner la ville, mais cela a trouvé que l’envahisseur a déjà pénétré les côtes et le territoire guinéen. Du coup, des tirs de part et d’autres ont commencé. Et cela a fait plusieurs blessés et morts», explique-t-il.
Une attaque aux multiples motifs
Lors de cette agression, le temps choisi n’était pas un fruit du hasard. Pour l’historien, la Guinée a été victime d’une attaque surprise à grande dimension, bien organisée et qui reposait sur plusieurs motifs. «Le premier motif de cette agression était de libérer les citoyens et militaires portugais détenus en Guinée. Le côté de l’opposition guinéenne dont beaucoup seraient complices de cette attaque, le motif c’était de libérer certains prisonniers politiques du pays et procéder au renversement du régime de Sékou Touré afin de mettre en place un autre gouvernement. L’opération aura réussi quelque part puisque beaucoup de Portugais prisonniers ont été libérés, mais les Guinéens soupçonnés de complicité et plusieurs autres Portugais ont été arrêtés par le régime. Si la Guinée à été la cible de ce pays, c’est bien parce que Sékou Touré combattait le régime portugais partout en Afrique. Mais le complot avait été déjoué par la maturité et l’entente qui existait entre les populations», conclut M. Touré.
Gassime Fofana