C’est sur fond de plusieurs enjeux que se sont ouverts les travaux de la 79ème Assemblée générale des Nations unies à New York. Parmi les plus grands sujets de cette semaine onusienne, la réforme du Conseil de Sécurité. Cette réforme est caractérisée par l’annonce faite par les États-Unis d’apporter leur soutien à la création de deux sièges permanents pour des pays africains, mais sans droit de veto.
L’Afrique va-t-elle avoir deux sièges permanents et pour quel intérêt ?
« Déjà ça sera une bonne chose que l’Afrique ait deux sièges permanents au sein l’organe exécutif des Nations unies. Car il y a plus de 10 ans que les négociations sont enclenchées dans ce sens aux Nations Unies », se réjouit Ibrahima Kalil Sacko, économiste avant de se demander : « mais je me demande à quoi ça sert sans droit de véto ? C’est comme si vous m’invitez à votre émission sans me donner le pouvoir de parler ni de m’opposer quand je trouve cela nécessaire. C’est un peu le scénario qui se dessine derrière ce projet d’octroi de deux sièges permanents à l’Afrique. Parce que cela dit toujours que, seuls les cinq membres la Chine, les États-Unis, la France, la Russie et le Royaume-Uni continuent de diriger le monde. Parce que sans ce droit de veto, l’Afrique n’aurait aucune influence sur les différentes résolutions. Alors que pour les cinq membres permanents parmi les 15 membres du Conseil de sécurité, qui disposent de ce droit, il suffit qu’un émette un vote négatif pour qu’une résolution ou un projet ne puisse pas être adopté. Ce qui veut dire qu’ils ont le pouvoir d’entraver ou d’adopter un projet de résolution vis-à-vis d’un ou des autres pays du monde. S’il faut donner deux sièges permanents à l’Afrique au Conseil de Sécurité de l’ONU, il faut aussi lui donner le droit de véto, même si ça ne sera qu’à un de ces pays africains.
Démocratie au Conseil de Sécurité de l’ONU
« Notre monde, qui est gouverné par les Nations unies a besoin aujourd’hui d’un équilibre de Gouvernance au sein du conseil de Sécurité de l’ONU. Sans cet équilibre et cette démocratie, il serait difficile de résoudre certains problèmes mondiaux. Parce que quand l’équilibre des forces de décision est rompue, il faut pas s’attendre à une paix durable. Et c’est dans ce cas de figure que nous vivons aujourd’hui avec les Nations Unies », a indiqué I. Kalil Sacko.
Quels motifs pour cette assemblée ?
Selon plusieurs informations, ce sommet a pour objectifs entre autres de forger un consensus mondial sur ce que devrait être notre avenir commun et sur ce que nous pouvons faire aujourd’hui pour le garantir, accroître une action décisive en matière de développement durable, de financement du développement, de paix et de sécurité internationales, de technologie et d’innovation, de jeunesse et de générations futures, et de transformation de la gouvernance mondiale, garantir la paix, la sécurité et une prospérité partagée, enracinée dans les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies.
« A cette allure des relations géopolitiques, il est crucial pour l’ONU de déclencher des réformes conséquentes au sein même de ses organes surtout son Conseil de Sécurité. Et l’une d’entre elles, est de briser ce déséquilibre décisionnaire qui gangrène son conseil de sécurité. Il faut rappeler que l’organisation que l’ONU a remplacé, la Société des Nations Unies ( SDN), l’une de ses faiblesses était ce déséquilibre de gestion mais aussi sa partialité. peut-être différente par forme, mais ce sont les mêmes facteurs qui gangrènent les Nations unies de nos jours. Et ce droit de véto attribué uniquement aux cinq membres permanents est une preuve antidémocratique de l’ONU, mais aussi un élément qui serait comme un frein de développement de plusieurs pays et un facteur de beaucoup de crises et conflits de nos jours», conclut-il.
Par ailleurs, il faut rappeler que les autres membres aussi du Conseil de sécurité ne sont pas contre l’idée de donner deux sièges permanents à l’Afrique.
Mais la question qui se pose, qui seront ces deux États africains qui vont représenter ce continent de 54 Etats au CS de l’ONU ? En attendant la conférence des Etats africains, plusieurs observateurs points du doigt le Nigéria, l’Egypte ou l’Afrique du Sud.
Gassime Fofana