Afrique : comment lutter contre le népotisme dans les institutions publiques ?

Dans de nombreux pays africains, la méritocratie peine à s’imposer face au poids du népotisme et des privilèges. Recrutements biaisés, nominations de complaisance, promotions réservées à des proches : autant de pratiques qui minent la confiance des citoyens, étouffent les talents et freinent le développement des institutions publiques. Le problème est ancien, mais son impact devient de plus en plus insupportable pour une jeunesse en quête de justice et d’équité.

Népotisme, un « cancer » institutionnel

« Le népotisme consiste à favoriser des parents, amis ou alliés dans l’accès aux postes de responsabilité, au détriment de critères objectifs de compétence et de mérite. Cette pratique, couplée aux privilèges accordés à certaines élites, génère un double effet comme la démotivation des agents compétents, la baisse de la qualité des services publics, car les postes clés étant occupés par des personnes parfois peu qualifiées, l’efficacité institutionnelle en pâtit », souligne Ansoumane Condé, sociologue.

 Comment inverser la tendance ?

« La solution au phénomène réside dans la transparence dans les recrutements et nominations, la mise en place de mécanismes de contrôle indépendant », indique l’analyste avant d’ajouter : « la valorisation des compétences par des critères objectifs (résultats, expérience, innovation) doit devenir la norme dans les institutions. Cela nécessite un changement de mentalité, où l’appartenance familiale ou politique cesse d’être un passeport.»

Autre moyen de lutte !

« Lutter contre le népotisme ne se joue pas uniquement au sommet. C’est aussi une bataille culturelle. Former la jeunesse aux valeurs d’intégrité, d’équité et de justice est essentiel pour construire des générations moins enclines à perpétuer ces pratiques. Car sans transparence ni méritocratie, les talents fuient, les citoyens perdent confiance, et l’État s’affaiblit. Mais  à l’inverse, une gouvernance fondée sur l’équité et la compétence peut transformer les institutions publiques en véritables outils  de progrès. »  

Gassime Fofana

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