Passages à tabac ou mauvais traitements. Les défenseurs des Droits de l’Homme ne cessent d’inventorier les manifestations de la torture de la part des forces de l’ordre en Guinée. Un d’entre eux fait le constat, dénonce le phénomène et propose des solutions pour son éradication.
C’est Clément Boursin qui le dit : la torture est une pratique qui est légion dans les habitudes de certains dépositaires de l’autorité publique en Guinée et particulièrement des forces de l’ordre. Pour le responsable des programmes d’Afrique à l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture, c’est une souffrance aiguë, mentale ou physique qui est infligée de manière intentionnelle dans un but précis, comme faire avouer quelqu’un, le punir ou le déshumaniser. « Le phénomène assez ancré dans les habitudes des forces de l’ordre en Guinée. Avant 2010, effectivement il y a eu des régimes militaires successifs au sein desquels l’habitude de la violence étatique était présente, et malheureusement elle perdure encore de nos jours», explique celui qui a enquêté sur la torture en 2010.
Pour bannir cette pratique dans le pays, il invite les autorités à ratifier le protocole facultatif relatif à la convention contre la torture qui devra favoriser la mise en place d’un mécanisme national de prévention de la torture. C’est, pour Clément Boursin, un outil important de dissuasion qui permet d’éviter que la torture soit pratiquée dans le pays. Et en parallèle, «il faut une tolérance zéro, c’est-à-dire que toutes les allégations de tortures qui sont mises en avant par la société civile mais également par les journalistes doivent être suivies de dénonciations parce que quand les autorités sont au courant, elles peuvent s’auto saisir et enquêter par elles-mêmes jusqu’à atteindre les auteurs et les conduire devant la loi», propose le responsable des programmes d’Afrique à l’Action des Chrétiens pour l’Abolition des Tortures ( ACAT), un organisme créé en 1974 et basé en France.
Gassime Fofana