Malgré les efforts entrepris ces dernières années pour renforcer les droits des femmes et promouvoir l’égalité des genres en Guinée, notamment sous le régime de la transition pilotée par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), les inégalités demeurent profondes et multiformes. Les initiatives législatives, les programmes de sensibilisation et les actions des organisations féminines ont permis quelques avancées, mais le fossé entre les sexes reste préoccupant. Dans la réalité quotidienne, de nombreux obstacles continuent d’entraver la pleine participation des femmes à la vie économique, politique et sociale. « Nous saluons les efforts des nouvelles autorités dans leur engagement à promouvoir l’autonomisation des femmes et l’égalité entre les genres. Ce qui fait qu’aujourd’hui, il y a plusieurs femmes à la tête des ministères. Mais il faut quand même rappeler qu’il reste encore beaucoup à faire, car les femmes sont toujours confrontées à une exclusion numérique et technologique, accès limité aux opportunités, sous-représentation politique et institutionnelle, faible accès à l’éducation… Selon plusieurs données, le taux de scolarisation des filles reste en dessous de 30 % », explique Bintou Cissé, institutrice.
Éducation : un retard lourd de conséquences
« En Guinée, l’éducation des filles est toujours confrontée à des freins majeurs : mariages précoces, pauvreté, mentalités conservatrices. Résultat : un taux de scolarisation et d’alphabétisation nettement inférieur à celui des garçons. Ce qui limite l’accès des femmes aux emplois qualifiés et à l’autonomie économique », dit-elle avant d’ajouter : « en plus, dans les instances décisionnelles, la voix des femmes peine à se faire entendre dans l’élaboration des politiques publiques. Dans les secteurs économiques, les femmes ont un accès réduit au financement, à la propriété foncière et aux technologies. »
Un appel pour inverser la tendance
« Aujourd’hui, il faut plus de projets de formation professionnelle, de promotion de l’entrepreneuriat féminin et de renforcement des capacités numériques, ajoutant des politiques plus fermes, un suivi rigoureux et un changement profond des mentalités pour pouvoir faire un changement de la situation », dit-elle
Gassime Fofana
