C’est la désillusion au CHAN, mais peut-être un nouveau souffle pour le Syli national, qui marque la scène footballistique actuelle de Guinée. En phase de poule du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2025, la sélection locale du Syli s’est inclinée face à l’Afrique du Sud. Un revers qui complique sérieusement sa qualification, même si, « mathématiquement, tout reste possible. » Ce résultat a ravivé les plaies profondes d’un football national miné par des faiblesses structurelles et organisationnelles. Un revers symptomatique de maux plus profonds. En conférence de presse, le sélectionneur du Syli local n’a pas masqué sa déception, tout en saluant le courage de ses joueurs: « nous avons voulu gagner. Nous avons tout donné, mais le Dieu du foot n’était pas avec nous aujourd’hui. Félicitations aux joueurs qui se sont battus, mais dans ce genre de compétition, les petites erreurs se paient cash », soutient Abedi.
En attendant la prochaine confrontation du Syli local, les contre-performances successives et répétitives dépassent le cadre de simples matches ratés. Elles illustrent des problèmes de fond qui freinent la progression du football guinéen :
– Rivalités internes qui minent la cohésion d’équipe.
– Championnat local en dessous des standards professionnels. – Absence de formation continue pour les entraîneurs nationaux.
« Si nous arrêtons la guerre des groupes, si nous professionnalisons notre championnat et si nous offrons des stages réguliers aux coachs, nous pourrons élever le niveau des joueurs et de nos clubs », a-t-il martelé, appelant à une réforme immédiate au-delà des discours. Sans une transformation en profondeur, au niveau des infrastructures, de la gestion des clubs et de la formation des encadreurs, le Syli local risque de répéter les mêmes désillusions dans les compétitions africaines.
CAN 2025 : un bilan amer pour le Syli A
Cette nouvelle déconvenue du Syli local intervient dans un contexte où l’équipe nationale A sort elle aussi d’une CAN 2025 en Côte d’Ivoire marquée par une élimination précoce et douloureuse. Une série de contre-performances qui a mis en lumière les limites tactiques et le manque de vision à long terme du football guinéen au plus haut niveau.
Paulo Duarte, nouvel homme fort du Syli National
Pour tourner la page et impulser une nouvelle dynamique, la Fédération Guinéenne de Football (FGF) a annoncé, ce lundi, la nomination du technicien portugais Paulo Jorge Rebelo Duarte au poste de sélectionneur du Syli National A. Réputé pour son sens tactique affûté et fort d’une riche expérience sur les bancs africains et européens, Duarte arrive avec une mission claire : reconstruire une équipe compétitive et hisser la Guinée au sommet du football continental. Lors du point de presse, tenu en présence des responsables du ministère des Sports et de figures majeures du football national, la FGF a salué un choix stratégique : « Paulo Duarte incarne notre ambition et notre projet de relance. Il doit insuffler un nouvel état d’esprit, renforcer la compétitivité de l’équipe et porter haut les couleurs de la Guinée. »
Entre urgence de réforme et espoir de renaissance
Alors que le Syli local lutte pour sauver ses chances au CHAN, et que l’équipe A entame un nouveau cycle avec Duarte, le football guinéen se retrouve à la croisée des chemins. Les promesses de réforme devront se traduire en actes concrets, tant pour les structures locales que pour l’élite nationale. Par ailleurs, l’heure n’est plus aux discours, mais à une véritable stratégie de développement : professionnalisation du championnat, amélioration des infrastructures, formation des encadreurs et gestion rigoureuse des sélections. Car, au-delà des noms sur le banc, c’est toute une vision du football guinéen qui doit être repensée pour transformer les désillusions d’hier en victoires de demain.
Gassime Fofana
