Anniversaire : UA, une institution qui continue de questionner !

Avec des objectifs gigantesques dont la lutte contre la pauvreté,  la promotion de la démocratie et des droits humains, la stabilité sociopolitique , la création  d’une banque centrale et une unification des politiques  de développement, et face à d’énormes défis économiques, politiques,  culturels, environnementaux, démographiques et sécuritaires, l’Union africaine fête son anniversaire ce samedi 25 mai 2024.  Un âge de maturité qui laisse encore plusieurs questions sans réponse. L’UA est-elle capable de résoudre les problèmes qui se posent au développement de l’Afrique ? A-t-elle échoué comme l’OUA, son ancêtre  ? De quoi l’Union africaine a besoin aujourd’hui pour répondre aux exigences et aux besoins du développement économique,  social, financier et sécuritaire de l’Afrique ? 

Fille de l’Organisation de l’Unité africaine (25 mai 1963), l’union africaine (créée en 2002) est une organisation intergouvernementale composée de 55 pays africains. Ce 25 mai 2024, marque la fête  de naissance de cette institution. Mais quant à son avenir et l’accomplissement de ses objectifs , ils  suscitent encore des débats en et dehors de l’Afrique. Pour les uns, c’est une institution dépassée et qui a dû mal à faire face aux difficultés qui entravent le développement de l’Afrique. Par contre, d’autres estiment que l’Union africaine fait de son mieux pour promouvoir l’émergence et le décollage socio-économique,  financier et technique de l’Afrique. Dans ce sens, disent-ils,  elle en fait preuve dans beaucoup de secteurs et dossiers du continent. 

«  Bien que beaucoup de défis restent encore à relever par l’l’Union Africaine, il faut reconnaître qu’elle a eu des mérites comme le retour de l’Afrique dans les  forums et des débats internationaux, la lutte contre colonisation,  la mise en place d’un protocole de condamnation des coups d’Etat en Afrique. Certes, elle n’arrive pas à lutter totalement contre ces pratiques,  mais le fait d’avoir un principe dans ce sens, est déjà un grand pas. La création d’un département de sécurité en Afrique, qui s’occupe de la gestion des conflits et crises en Afrique,  comme le modèle onusien : le conseil de sécurité des Nations Unies,  sont des actes à saluer. Bien sûr qu’elle a encore du chemin à faire, mais, déjà elle dispose dans son agenda, de plusieurs visions qui lui permettent de  faire face aux crises auxquelles l’Afrique est confrontée  et réaliser ses objectifs», affirme Ibrahima Kalil Sacko, professeur d’Economie.

« L’Union africaine est une institution qui aurait déjà échoué comme son prédécesseur, l’Organisation de l’unité africaine. Cela n’est caché pour personne aujourd’hui.  Pour comprendre sa faiblesse ou son échec,  Il suffit de regarder les pays d’Afrique. Excepté quelques-uns, dans la plupart des Etats, on constate des instabilités et des crises  politiques, des crises économiques, les coups d’État qui sont d’ailleurs monnaie courante  en Afrique comme le cas en Guinée, au Mali, … Elle n’arrive pas à promouvoir une stabilité dans le continent et faire progresser la démocratie et ses principes », indique Ansoumane Condé, analyste avant d’ajouter : «  le sous-développement et la pauvreté sont visibles partout en Afrique. Les signes de mal nutrition  et de la sous alimentation  sont évidents partout en Afrique. Pendant ce temps, la population africaine, elle continue de s’accroître très rapidement,   sans aucune sécurité socio-alimentaire et économique en place.  En même temps, l’Afrique manque de stratégies et de conditions  meilleures qui lui permettent  de se préparer face au déchaînement climatique,  qui pourrait affecter toute la production et la productivité alimentaire et en eau. Alors que beaucoup d’autres pays, les institutions travaillent déjà dans ce sens pour se créer des réserves alimentaires et moyens de survis pendant ces périodes, l’UA n’arrive pas aussi à assurer sa propre indépendance financière. Elle est toujours, dit le sociologue, dépendante de l’extérieur comme son prédécesseur d’ailleurs. Ce qui a constitué un des facteurs déterminants  de l’échec  de l’OUA.  L’Union africaine a dû mal  à trouver une capacité économique et politique pour atteindre ses objectifs et  tirer le continent de la pauvreté  et assurer  son avenir. »

Gassime Fofana

 

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