C’est pour faciliter la fluidité dans la circulation routière, mais aussi éviter les accidents de la route que le gouvernement guinéen a procédé à la construction des passerelles au niveau de plusieurs carrefours de la capitale comme sur l’autoroute Fidel Castro où les citoyens faisaient des traversées périlleuses en pleine circulation des voitures. Mais aujourd’hui, plusieurs de ces passerelles qui servent de pont pour les piétons sont devenus des dépotoirs d’ordures par les individus. C’est le cas par exemple de la passerelle de Tombolia, qui commence à déjà à servir de lieu de dépôt des déchets et ordures. Pour l’institutrice Bintou Cissé, l’incivisme est l’un des problèmes fondamentaux de la Guinée aujourd’hui. « Le niveau d’incivisme est très élevé en Guinée, et pire, dans la capitale, qui devrait être une référence en matière de civisme. C’est pourquoi on observe certaines pratiques ici, qui entravent le progrès environnemental, urbanistique et même physique de la ville. Et cet incivisme qui a pour caractéristiques l’inconscience et le manque d’éducation est à la fois au niveau de certains instruits mais aussi au niveau de certains analphabètes du pays. Très minimisé, mais c’est le plus grand problème de notre société aujourd’hui, Car l’incivisme affecte la santé des politiques et moyens de développement et retard le progrès. »
La part de l’Etat !
« Le pouvoir public guinéen a un défaut, c’est l’absence de suivi et de protection de ses infrastructures. Quand il réalise une œuvre d’utilité publique, les autorités ne font plus le suivi et le contrôle. C’est pourquoi, la plupart de nos infrastructures de base sont détruites et d’autres transformées malencontreusement peu de temps après leur réalisation », dit-elle avant d’ajouter : « un travail public sans suivi ni contrôle après, ne mérite pas d’être réalisé, sinon ça sera juste un investissement gaspillé. C’est pourquoi, le suivi et contrôle des infrastructures publiques peuvent être même, de façon générale, une source d’emplois pour les jeunes, qui doivent veiller à la sécurité, à la protection et à la maintenance de ces biens publics. Mais s’ils sont sans protection ni suivi, avec le déficit de civisme en Guinée, c’est une finance gâtée. »
Par ailleurs, note l’institutrice, i l est encore temps pour les autorités de prendre des dispositions face à ces pratiques « avant qu’elles ne se généralisent et avant que ces passerelles ne soient véritablement transformées en poubelles par certains individus ». Comme on dit, prévenir vaut mieux que guérir.
Gassime Fofana