Les défis auxquels sont confrontées les gouvernances publiques en Afrique deviennent de plus en plus énormes, complexes et grandissantes, avec l’effet de la globalisation, de l’explosion démographique et de la concurrence mondiale. Les pouvoirs publics africains doivent faire face non seulement aux défis historiques et actuels, mais aussi aux retards en terme de développement que connaît ce continent, pourtant riche en atouts et potentialités de développement. Dans son analyse, Ibrahima Sory Diakité, professeur d’Economie politique décrit quelques défis auxquels la gouvernance publique africaine est confrontée.
« La bonne gouvernance est l’outil indispensable dont l’Afrique a aujourd’hui besoin pour amorcer son développement. C’est l’un des premiers et grands défis, qui résume tout d’ailleurs. Mais en détails, on peut aussi dire que l’autre défi est d’ordre politique et démocratique, qui passe par la tenue des élections libres et crédibles, l’instauration d’un Etat de droit, l’alternance politique et le respect des droits de l’Homme et de la constitution.
En plus de cela, c’est la croissance démographique, c’est-à-dire la gestion rationnelle des ressources humaines africaines, puisque le continent africain dispose d’un atout, c’est sa jeunesse. Mais le défi reste la mise en valeur de son capital humain à travers l’éducation, la formation et la conscientisation et tous les moyens idoines relatifs à la valorisation de sa jeunesse afin qu’elle puisse être un facteur de développement et de solutions et non un facteur de problèmes.
Le progrès scientifique, technique et technologique reste également un grand défi pour l’Afrique car, beaucoup d’autres pays sont aujourd’hui sur la technologie et la technique 5.0 l’Afrique peine à atteindre 3.0. Sur le plan sécuritaire l’Afrique est l’un des continents les plus instables aujourd’hui. Une situation qui entrave l’évolution d’un et compromet ses politiques de développement. Donc, les gouvernances publiques doivent travailler dans ce sens pour que l’Afrique soit un continent de paix, de sécurité et de quiétude, ce qui pourra booster l’investissement sur le continent.
Il y a également comme défis, le développement des infrastructures et des services de base, qui peuvent permettre d’offrir au peuple africain une meilleure qualité de vie. Plus, loin, on peut évoquer le développement qualitatif et quantitatif des secteurs alimentaires, surtout agricoles. Parce que c’est une honte, moi je peux dire ainsi , pour l’Afrique d’être toujours dépendante en terme alimentaires et débloquer des millions de dollars pour importer les produits alimentaires. Alors que le continent africain compte plus de 600 millions d’hectares de terres arables, riches et variées, dont la mise en valeur permettra à l’Afrique de faire face aux besoins alimentaires à court et à moyen termes, mais aussi prévenir à long terme des difficultés alimentaires. A cela s’ajoute, les défis sanitaires, qui est d’avoir un système sanitaire efficace et capable de répondre aux besoins sanitaires africains. Beaucoup de pays africains offrent des services sanitaires qui ne peuvent pas faire face aux problèmes de leur population. Là, le défi de changer de paradigme est d’aller vers le développement sanitaire dynamique et efficace. »
Autres défis !
« Il y a aussi le défis énergétiques. Les autorités africaines doivent songer à mettre en place des politiques pour pouvoir valoriser les ressources énergétiques notamment l’énergie solaire et éolienne, qui peuvent être des moyens pour favoriser l’indépendance énergétique africaine. Comme défi, on a aussi l’intégration et la coopération économique africaine, qui a besoin de porter ses fruits au-delà des mots et des discours, afin de tirer l’Afrique de la pauvreté. Aussi, l’un des plus grands défis est l’obtention des capitaux, une économie concurrentielle et dynamique, pour pouvoir sortir l’Afrique du carcan de domination et de dépendance économique et financière vis-à-vis des pays européens, asiatiques et américains », conclut M. Diakité.
Gassime Fofana