La structure de l’économie africaine est caractérisée par la forte importation de biens manufacturés. Biens alimentaires, des équipements ou autres biens finis sont autant de produits que le continent africain importe notamment des pays asiatiques, européens et américains. Cette forte importation de produits n’est pas sans conséquences. Le professeur d’économie, Ousmane Soumah, en explique les effets et propose quelques politiques pour inverser la tendance. «L’importation est certes indispensable au développement économique et social. Mais une forte importation pourrait crever une économie. Car si les valeurs des importations sont supérieures à celles des exportations, on assiste à un déficit de la balance commerciale, qui a son tour peut affecter la croissance économique et les niveaux d’emplois. Elle peut également provoquer la sortie massive des capitaux et influencer la valeur de la monnaie locale sur les marchés internationaux et affecter la production nationale », dit-il.
Comment inverser alors la tendance ?
« La première mesure pour faire face à la faible exportation de l’Afrique est de chercher à instaurer une situation macroéconomique très stable. Ensuite, les dirigeants africains, par le biais de leur gouvernance, doivent envisager la nationalisation des entreprises et la subvention des productions nationales. Et se pencher sur la politique des dragons d’Asie et des nouveaux pays industrialisés, qui se définit par l’industrialisation par substitution aux exportations. Enfin, Il faut également promouvoir l’instauration des expertises et techniques modernes dans les chaînes de production africaines, afin de produire des biens et services qui peuvent soutenir et tenir la concurrence internationale. Et en même temps, développer davantage le marché africain par l’intégration économique, tout en développant les infrastructures de base en termes de transport et en éliminant les barrières qui peuvent affecter les échanges entre les pays du continent. »
Gassime Fofana