L’ultimatum contre la junte qui s’est emparée du pouvoir au Niger est arrivé à expiration il y a trois jours. L’institution ouest -africaine qui menaçait d’utiliser la force pour rétablir le Président Mohamed Bazoum semble, pour le moment, privilégier la voie diplomatique. Pendant ce temps, les pays comme le Burkina Faso et le Mali ( deux pays également dirigés par des militaires) réaffirment leur soutien aux putschistes et comptent se battre à leurs côtés en cas d’une intervention armée de la CEDEAO.
Alors faut-il craindre un risque de guerre entre pays membres de la CEDEAO ? Est-il d’ailleurs nécessaire d’utiliser la force pour un retour à l’ordre constitutionnel dans ce pays ?
Dans son intervention, Mohamed Sacko, analyste, estime que l’usage de la force contre une force n’à jamais été une solution. « Déjà, l’Afrique de l’Ouest est un espace secoué aujourd’hui par le terrorisme et d’autres formes d’instabilité sociopolitique. Donc, user encore d’une force militaire contre une autre ne ferait qu’accentuer la misère et la pauvreté des Etats membres. Parce que toute intervention militaire comme le prévoient les responsables de cette institution, pourrait dégénérer et entraîner d’autres opportunités d’insécurité qui toucherait non seulement le Niger mais aussi les autres pays de la sous – région. Il y a aujourd’hui une sorte de mondialisation, une sorte de dépendance économique, financière ou sociale entre les États. Alors lorsqu’une partie d’une région est touchée par des interventions dont on ignore les retombées, cela pourrait affecter les autres pays et les conditions de vie des citoyens de la CEDEAO. C’est pourquoi, il faut plutôt trouver des mesures pacifiques qui ont été toujours, comme le témoigne l’histoire, des outils pour régler les différends et les problèmes des Etats. »
Gassime Fofana