C’est un exploit que la Guinée veut réaliser pour assurer son autosuffisance alimentaire. Le gouvernement de transition vient de lancer la campagne agricole 2023- 2024 sur fond de promesses de réformes. Selon l’agence Ecofin, ce nouvel exercice devrait bénéficier d’une enveloppe de 1.900 milliards de francs guinéens (222 millions $) contre 800 milliards de francs guinéens un an plus tôt. Mais quelles devraient être donc les priorités pour plus de rentabilité agricole ?
Dans son analyse, l’économiste, Mohamed Sacko, explique : « d’abord, on doit reconnaître que la Guinée dispose d’atouts agricoles divers et variés qui se traduisent par la fertilité des sols, le potentiel hydraulique, les conditions climatiques diversifiées. Cela est déjà un avantage pour développer l’agriculture dans le pays. Il faut maintenant des moyens politiques, économiques, techniques et financiers pour accroître davantage la rentabilité. Dans un premier temps, poursuit-il, il faut en faire un secteur prioritaire dans l’élan de développement. Il faut également établir une statistique de toutes les terres arables en Guinée, les groupements agricoles et autres, pour ensuite mobiliser les ressources financières et techniques qui consolident les progrès agricoles. Mais le moyen le plus indispensable, est la formation du capital humain évoluant dans l’économie verte et la mécanisation de l’agriculture, par le biais des intrants, l’industrialisation du secteur et les produits nécessaires à l’atteinte des résultats attendus », propose M. Sacko qui ajoute qu’il faut « envisager le financement des projets de développement agricole national, promouvoir le développement des infrastructures de transport pour faciliter les opérations d’acheminement des produits agricoles bruts et finis. »
Gassime Fofana