Beaucoup d’investissements sont faits dans le secteur énergétique en Guinée, mais la couverture en électricité, elle, demeure encore déficitaire notamment à l’intérieur du pays. Conséquence, des localités manifestent toujours contre le manque de courant comme ce fut le cas tout récemment à Kankan. Pour remédier à cette situation, Mohamed Sacko, professeur d’Économie, propose quelques alternatives. « Le manque de courant électrique en Guinée est plus politique et technique que naturel parce que les ressources qu’elles soient éoliennes, solaires, hydrauliques ou de la biomasse, on en dispose en abondance. Par contre, beaucoup de localités ne sont toujours pas couvertes par le réseau électrique, et celles qui sont couvertes sont caractérisées par des coupures répétées, intempestives», explique l’économiste avant d’ajouter : « on a donc d’énormes ressources énergétiques en Guinée. Et quand on regarde la géographie du pays, on dira que chaque région dispose d’une gamme de sources d’énergie diverse et variée. Donc le gouvernement peut trouver des solutions dans ces sources d’énergie renouvelables et durables comme les énergies solaires, éoliennes, géothermiques ou hydrauliques, qui peuvent répondre aux besoins sur le plan local. Pour cela, il suffit de décentraliser la politique énergétique par commune et par région. En termes clairs, on regarde par région, la source d’énergie dominante, on tombe dans ça, en créant parallèlement, bien sûr, d’autres réseaux électriques qui peuvent servir d’alternance. C’est-à-dire, par exemple, dans la région de la Haute Guinée, l’énergie solaire domine, on tombe dans l’énergie solaire, tout en créant comme réseaux électriques secours, des centrales éoliennes ou des micros barrages, qui peuvent aussitôt prendre la relève en cas de mutation climatique. On en fait ainsi pour toutes les autres régions. Que chaque région ait ensuite son ou ses propres réseaux électriques indépendants. Et en plus, il faut dissocier les énergies pour ménages de celles pour industries. »
Gassime Fofana