Ce n’est désormais un secret pour personne. Le marché de la drogue transcende aujourd’hui les établissements scolaires. En Guinée, le phénomène prend de plus en plus une proportion inquiétante. Alors comment le milieu éducatif est-il devenu un nid de consommateurs de stupéfiants ? Pourquoi cette dépendance de jeunes à la drogue ? Comment y faire face ? Ce sont entre autres questions qui se posent face à la montée de ce phénomène, qui affecte la santé physique, sociale et intellectuelle des jeunes. Dans un élan de riposte, plusieurs institutions nationales de concert avec celles internationales commencent déjà à s’activer sur le terrain. Objectif, minimiser la demande de la drogue en milieu scolaire notamment par le biais de la prévention ou la sensibilisation. Comme l’explique Aboubacar Bah, chef d’enquête nationale sur la consommation des stupéfiants en milieu scolaire : « notre Objectif, c’est réduire la demande de la drogue que ca soit en milieu scolaire ou dans toutes les couches sociales. C’est une enquête de l’Institut Itinérant de Formation et de Prévention Intégrée contre la Drogue et autres conduites addictives, avec l’appui technique des Nations Unies contre la drogue et le crime. Notre mission est de réduire la demande, puisque nous, nous ne sommes ni de la police ni de la gendarmerie, on est pas dans la répression. Donc notre mission reste la formation, la prévention et la sensibilisation », explique-t-il avant de préciser que c’est un phénomène qui prend de l’ampleur en milieux scolaires. « Raison pour laquelle nous sommes venus au niveau des élèves, qui sont les mieux concernés. Lorsque nous échangeons avec eux, nous cherchons à avoir des informations fiables qui vont ensuite être transmises à l’État guinéen, mais aussi à l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. En ce temps, nous sauront quelles sont les mesures à prendre contre ce fléau… La réussite de cette mission dépend de l’autorité d’accueil. A ce niveau, on a pas eu de problème au lycée M’Balia Camara, par exemple. Le principe pour la réussite de la mission a été compris par les autorités qui nous accompagnent dans ce sens. Les élèves passent à tour de rôle. C’est pas une enquête groupée, mais anonyme, qui fait passer les élèves individuellement.»
Impact de la lutte !
« On dit que la jeunesse, c’est l’avenir d’une nation. Actuellement c’est une élite qui est entrain de monter, et ça commence à bas âge, c’est-à-dire à partir de ceux qui quittent la 10e pour la 11e jusqu’en terminale, avant d’atteindre l’université. À court terme, nous recherchons la réduction de la demande en milieu scolaire, parce que le constat qui est fait, il y a des élèves qui se font du mal , à travers la consommation de la drogue ou de l’alcool. Donc si nous réduisons la demande, dans l’avenir, les élèves pourraient être des messagers pour leur jeunes- frères qui les suivront », a fait savoir M. Bah qui conclut : « et là, on aura une élite bien éduquée, bien instruite et qui connait bien évidemment quels sont les dangers liés à la consommation de la drogue. »
Gassime Fofana