La Guinée a vu des changements plus ou moins brutaux des systèmes politiques qui ont longtemps vécu, cela ne va pas sans faire des remous sociaux, parce que la chute d’une politique bien huilée entraine des pertes d’intérêts à la hauteur du clientélisme et de la corruption qui y ont prédominé. Exemples :
Quand MC, le gouverneur de la BCRG, avait détourné 25 millions de sylis, à l’époque un dollar valait moins de 25 sylis (1968-70), Sékou l’avait mis presque nu dans une cage placée sur une remorque, qui roulait au pas, pour le promener dans tout Conakry.
Les témoins de l’histoire qui n’ont pas vu cela de leurs yeux ne doivent pas témoigner. Les gamins de la cité douane ont suivi la remorque, un bout, avant d’être dispersés ?
Lors d’un CNR (conseil national de la Révolution pour le rendez-vous des bilans) au Palais du Peuple, dans les années 70, les autorités de Dabola ont tenté de justifier le détournement de plusieurs dizaines de tonnes d’arachide destinées à l’huilerie en prétextant que les rats ont tout dévoré. Sékou Touré a rétorqué au gouverneur de Dabola que les rats de Conakry ne sont pas d’accord.
Si on entend dire qu’au temps de Sékou Touré il n’y avait pas de détournement, on tombe des nues de ces contre-vérités, qui veulent falsifier l’histoire. Les dignitaires et nostalgiques de ce temps ne doivent pas donner à la postérité de croire que tous les témoins de cette époque sont morts.
Quelqu’un a dit que « Dieu peut changer l’avenir, mais il ne peut pas modifier le passé ».
Malgré la main de fer que Sékou avait sur les détournements et vols, malgré le contrôle et la vérification des biens, ces répressions ne faisaient ni froid ni chaud aux Guinéens, les champions du détournement. Ils n’ont peur de rien !
A l’extérieur, la presse internationale clabaudait à cœur joie sur les violations des droits de l’homme et des libertés démocratiques de Sékou Touré…
Après 26 ans d’un pouvoir d’airain, les militaires sans aucune préparation mais affamés comme le peuple, prirent le pouvoir. Le lourd héritage de corruption et de détournement laissé dans toutes les unités industrielles de la révolution, dans toute l’administration, en un mot dans tous les secteurs de la vie socio-économique, était incommensurable et insupportable, d’où leur liquidation et le dégraissage de la Fonction publique. Dans la corruption, on dégraisse par-ci, on engraisse par-là. Le CMRN n’a fait que du sur place. La corruption et le détournement ont pris de l’envol, surtout quand Lansana s’est lancé dans la politique pour vouloir briguer indéfiniment le pouvoir. Tout ce qui était privatisable était privatisé, même dans les mines. Être vertueux à cette époque n’était pas d’avoir la main propre, c’était plutôt un vice ou une malédiction.
L’avènement du CNRD était écrit ?
Après les 24 ans de Conté, l’avènement du CNDD de Dadis semblait donner raison à ‘’Bob Desnard’’ de Kankalabé et à ses copains de Labé et autres. Mais, au lieu d’attendre sagement leur tour, ils ont forcé la situation pour pousser le CNDD de Dadis à la faute, du coup ils ont fait peur à la Guinée en déclarant pas de travail, pas de marché, pas de circulation. Ce qui s’est passé au stade du 28 septembre était le percement de l’abcès d’un conflit ethnique longtemps larvé. L’expédition des Dadis au Fouta ne dira plus sa véritable motivation première.
L’élection dans le scénario pas écrit par les mages et érudits n’a pas porté Cellou Dalein au pouvoir. Ce qui avait permis à Alpha Condé de composer le RPG-arc-en-ciel, une coalition de toute la Guinée, a remporté les élections de 2010. Comme Alpha avait fait trop de promesses à trop de partis politiques, chacun a cherché où brouter. La Guinée fut broutée du sommet à la base, surtout depuis qu’ils ont poussé Alpha comme un bougnoul au troisième mandat suicidaire. Dans ce chacun pour soi, qui est propre ?
Le RPG ne connait pas que le professeur Alpha Condé était allé à la recherche de Moïse Sidibé jusqu’à chez Driso. Il a marché sous le soleil dans tout Boulbinet, un jour de 2003 en compagnie de Al hadj Cellou, de Bebel, de Abdoulaye Sankara. A l’époque il ne connaissait pas Tibou Kamara, qui était avec Cellou Dalein et Kassory Fofana.
C’est le lieu de dire … que l’invitation de la presse à l’occasion de l’an-1 de Alpha au pouvoir (en 2011) ne fut pas par copain-copain entre le bureau de presse et Moïse Sidibé, c’était une invitation sur recommandation du professeur Alpha Condé lui-même dictée à Moussa Cissé. Le directeur du bureau de presse était venu trouver le journaliste sous le hall d’entrée de Sékhoutouréyah le remercier d’être venu, il avait eu très peur que le gars Moïse ne vînt pas. Alpha était venu ce jour au bar, mais le bar était dépourvu de boissons que des sucreries. Ce n’était pas un cocktail. Le journaliste n’a pas trouvé l’opportunité de trinquer avec le président et le président était tout enjoué mais les deux étaient restés chacun dans sa timidité sans s’adresser l’un à l’autre. Dans la salle, le journaliste entravé n’a pas pu donner la main au président qui avait passé les invités en revue en coup de vent, mais il a suivi le président derrière les ministres pour entendre Bah Ousmane pleurer d’émotion, c’est lui qui était le président de campagne de l’élection de Alpha. Ce détail n’était pas connu des invités présents.
Cette anecdote n’est qu’une parmi trois ou quatre autres avec le professeur. Il faudrait rassembler tout ça dans un bouquet, d’autant que les acteurs et témoins sont encore vivants.
Dieu Seul sait que tout était pour éviter que Alpha n’aille dans le mur. Pour cela ce qui a été dit au professeur, aucun journaliste guinéen n’a osé dire, même le « Lynx à lunettes », une autre tête brûlée. Certains du RPG, qui avaient en tête de brûler du journaliste, ont même poussé le président contre ledit journaliste, mais Alpha est un spirituel qui analyse les idées positives exprimées avec arrogance. Il l’a dit dans un discours.
En 2015, avant l’élection, le journaliste avait mis ouvertement en garde les Cellou, Sydia, Kouyaté et autres de ne pas venir à l’élection, que la CENI n’était pas parée, mais ils sont allés outre pour vouloir faire des réclamations plus tard… Lors du troisième mandat, également, à ses risques et péril, il a tout dit pour que Alpha ne passât pas la ligne rouge, c’était sans compter avec les sirènes révisionnistes, qui ne voyaient que leurs intérêts.
Dans cette situation, de corruption générale et généralisée, il est difficile d’absoudre quelqu’un, ceux qui n’ont absolument rien à se reprocher voient le verre à moitié plein ; ceux qui ont quelqu’un ou quelque chose dans le pétrin voient le verre à moitié vide. La grande majorité des Guinéens est réconfortée d’entendre que la lutte va continuer.
On ne savait aussi pas que la récupération des domaines de l’Etat était une telle ampleur. Et à l’occasion, on informe le CNRD que quelqu’un a construit un étage sur deux murs de clôture sans fondation. Ce problème devait être réglé quand le CNRD a fait irruption sur la scène politique guinéenne. Le ministre de l’Habitat, de l’aménagement du territoire et de la ville de l’époque, le Dr. Ibrahima Kourouma, avait envoyé une mission marquer d’une croix la partie litigieuse, mais Ousmane Gaoual Diallo, son remplaçant et porte-parole du CNRD, n’a pas trouvé le problème digne d’intérêt. En cas d’effondrement avec mort d’homme, à qui faudrait-on s’adresser ?
Enfin il faudrait penser à un cadre pour la continuité des actions actuelles et aussi à un statut pour reloger les acteurs du CNRD de l’après-transition.
Si toutes les actions déjà entreprises tombent à l’eau, ce sera peine perdue à jamais.
Le jeune officier était présagé par les mages pour venir balayer la maison Guinée serait Mamadi Doumbouya pour faire l’histoire ?
La question est intéressante.