Dans le cadre du recrutement en Guinée, les nouvelles autorités notamment celles du ministère de la Défense veulent lutter contre les faux diplômes que déposent certains candidats. Pour preuve, selon nos informations, pour le recrutement dans l’armée : sur 4.296 diplômes vérifiés, 79% sont faux, révèle le département de la Défense. Une vigilance et une exigence saluées par certains analystes qui accusent tout de même l’État d’être à la base de cette situation. » L’obtention fantaisiste de diplômes en Guinée au niveau de certaines institutions d’enseignement supérieur est devenue monnaie courante. Ce qui fait que les études sont bâclées par beaucoup d’apprenants. Et cette histoire de faux diplômes ne date pas d’aujourd’hui parce que si on décidait tout de suite de vérifier tous les diplômes au compte de la Fonction publique, on risquerait d’être déçus par le grand nombre de faux diplômes, faux et usage de faux diplômes. Donc si aujourd’hui, il est question de déceler dans les recrutements les faux diplômes avant même l’intégration à la Fonction publique, je pense que c’est une bonne chose. Cette action, à mon avis, pourrait permettre d’inciter les élèves et étudiants à tout faire pour mériter leurs diplômes par les études », explique Ansoumane Condé, sociologue.
Par ailleurs notre interlocuteur estime que si on regarde le cas spécifique de l’armée, ces derniers recrutements mettent l’accent surtout sur l’âge. Ce qui pousserait certains à modifier leurs documents administratifs en vue de postuler et de tenter d’échapper ainsi au chômage. « En choisissant une tranche d’âge, cela contraint les candidats, qui ne s’y retrouvent pas, de modifier leurs diplômes ou de se procurer les faux afin d’accéder à un emploi. Et pour ce recrutement dans l’armée, l’âge demandé est trop bas. Ceux qui ont fini les études à l’âge de 25 ans et sont restés pendant quatre, cinq ans ou plus sans emploi ou du moins sans intégrer la fonction publique, seront obligés, s’ils ne sont pas intègres, de passer par tous les moyens pour y arriver. Je pense qu’il faut tenir compte non seulement du temps du dernier recrutement officiel dans l’armée, mais aussi procéder à un test physique et mental car l’âge ne détermine pas souvent la santé physique et mentale d’un candidat. »
Gassime Fofana