Le président français sera en visite officielle au Maroc les 14 et 15 juin où il devrait s’entretenir avec le roi Mohammed VI. C’est la première sortie maghrébine pour Emmanuel Macron qui en avait fait la promesse bien avant son élection à l’Elysée. Le choix du Maroc comme première destination, alors que d’habitude le privilège en revient à l’Algérie voisine, est un véritable coup diplomatique pour le Royaume, un des premiers partenaires stratégiques français en Afrique et dans la région MENA.
C’est la concrétisation d’une promesse de campagne tenue quelques jours seulement avant les élections présidentielles françaises de mai dernier qui l’ont porté à l’Elysée. Le nouveau président français sera en visite officielle au Maroc les 14 et 15 juin prochains, sa première destination dans le Maghreb. Les détails de la visite d’Etat n’ont pas encore été dévoilés mais selon les médias français qui ont confirmé l’information, citant notamment des sources diplomatiques, Emmanuel Macron devrait s’entretenir avec le roi Mohammed VI.
Les deux pays sont en effet liés, depuis des années, par un partenariat stratégique que certains officiels des deux cotés tiennent même parfois à qualifier d’exceptionnel en dépit de quelques couacs diplomatiques comme ce fût le cas en 2015. Cependant, l’ampleur des relations politiques, économiques et surtout commerciales entre le Maroc et la France, fait du royaume, l’un des premiers partenaires stratégiques de l’hexagone. En témoigne l’implantation dans le royaume chérifien de milliers d’entreprises françaises dont l’essentiel des grandes entreprises du CAC 40 en plus de milliers d’autres PME opérant dans divers domaines notamment l’industrie, les services ou l’offshoring. La France est le premier investisseur et aussi le premier partenaire commercial du Maroc.
L’implantation au Maroc de l’usine Renault qui vient de franchir le cap du million de voitures produites depuis son site de Tanger ainsi que le démarrage cette semaine de la construction de celle de Renault à Kénitra, illustrent également la profondeur et la dynamique soutenue de ce partenariat qui s’étend également au domaine religieux, scientifique, culturel mais aussi et surtout sécuritaire.
Le Maroc accueille également une importante diaspora française sur son territoire tout comme les marocains résidents en France, qui forment l’une des communautés les plus importantes de la diaspora marocaine de part le monde.
A Rabat, Macron et Mohammed VI, qui se sont déjà entretenus au téléphone quelques jours avant l’investiture du nouveau président français, vont donner une nouvelle impulsion à ce partenariat surtout dans la droite ligne des engagements communs des deux pays pour le développement et la sécurité en Afrique.
Rabat avant Alger
Le choix de Rabat comme première destination au Maghreb est un joli coup diplomatique pour Rabat. Traditionnellement, c’est à l’Algérie qu’échoit ce privilège. C’était le cas en 2007 avec Sarkozy et en 2011 avec François Hollande même si ce dernier s’était auparavant entretenu avec Mohammed VI à l’Elysée. L’ancien président français s’est par la suite rendu en visite officielle au Maroc à au moins trois reprises durant son unique mandat.
Cette fois donc c’est le Maroc qui constitue la première destination maghrébine d’un président français qui vient d’entrer en fonction. Il est vrai qu’Emmanuel Macron s’était déjà rendu en Tunisie et en Algérie bien avant son arrivée à l’Elysée. Beaucoup, notamment en Algérie, espérait voir le président français Emmanuel Macron fouler le sol algérien en premier et selon certaines sources notamment Reuters, Macron pourrait poursuivre sa tournée maghrébine à Alger.
Toutefois, il est fort à parier que cette visite ne soit reléguée à plus tard en raison notamment de la sensibilité des tensions diplomatiques entre Rabat et Alger. En 2007, Nicholas Sarkozy avait prévue à son arrivée à l’Elysée, une tournée maghrébine qui devrait le conduire à Alger, Rabat et Tunis. L’étape marocaine a été par la suite reportée à quelques mois plus tard. Comme à chaque fois, la France procède d’une stratégie visant à ne pas rompre l’équilibre géopolitique dans ses relations avec les deux pays voisins même si Paris a toujours pris soin d’apporter son soutien indéfectible au Maroc dans le dossier du Sahara, ce qui irrite régulièrement Alger.
Avec afrique.latribune.fr