C’est une année de mérite que le nouveau ministre de l’enseignement pré universitaire et de l’Alphabétisation souhaite offrir à la Guinée et à la communauté internationale. Pour y arriver, plusieurs mesures, qui sont même parfois vues par certains, comme très draconiennes, sont prises.
« Une fois les épreuves lancées, tout candidat pris avec un document ou téléphone, où tout autre objet connecté, qu’il en ait fait l’usage ou non, sera d’office exclu de l’examen. Le candidat coupable de fraude ou tentative de fraude pour les faits ci-dessus énumérés est exclu des examens, sera purement et simplement ajourné pour la prochaine session du même examen », indique l’article 84 des règlements généraux des examens scolaires en Guinée.
Perdre deux examens nationaux : bonne ou mauvaise stratégie ?
Ils sont nombreux, ces acteurs qui divergent sur ce point. Au BEPC et au Baccalauréat unique, beaucoup de candidats ont été éliminés pour des cas de fraude ou tentative de fraude. Selon l’article 84 des règlements généraux des examens nationaux, ces candidats doivent impérativement perdre la session en cours et la prochaine. « Le fait d’interpeller et de juger ces candidats fraudeurs, je pense que c’est suffisant. Mais aller jusqu’à leur faire perdre deux sessions scolaires, je trouve trop austère cette loi. Parceque cela pourrait provoquer la déscolarisation de beaucoup, et également augmenter le taux de délinquance et de chômage dans le pays », soutient Ibrahima Sory Diakité, enseignant.
En revanche, d’autres estiment que ces mesures sont salutaires. « Aujourd’hui plus que jamais, notre éducation nationale a besoin de redorer son image. Ça fait plusieurs années, elle n’est plus crédible. Cela se comprend par la baisse du niveau des élèves, par l’augmentation de la médiocrité, de la paresse dans les études, par le manque de rigueur et d’éthique, et par le développement des mécanismes d’évaluations dépourvus de tout mérite, indique Bintou Cissé. Donc, poursuit l’institutrice, s’il y a aujourd’hui une volonté politique et sociale pour mettre fin à ces pratiques qui ternissent l’image de toute une nation, je pense que c’est une œuvre à encourager. » Avant d’ajouter: » la plus grande raison de la hausse du chômage aujourd’hui est la non qualification des demandeurs d’emplois. Mais on n’y pense pas. Ce qui semble intéresser actuellement les parents, c’est l’admission de leurs enfants en classe supérieure, mais pas leur formation. C’est pourquoi, conclut-elle, on doit soutenir toute initiative qui tente de faire du mérite, un tremplin vers le développement de l’éducation et la formation en Guinée. »
Gassime Fofana