C’est encore une nouvelle façon de gouverner que le CNRD vient de montrer aux Guinéens : organiser une immersion des membres du gouvernement dans les différentes régions naturelles naturelles pays. L’objectif est de permettre aux ministres de toucher du doigt les véritables problèmes de développement qui se posent à l’intérieur. Une initiative tout de même diversement appréciée par les uns et les autres.
Pour sa part, Saïbou Fofana, consultant en sécurité, analyste des risques et moniteur-terrain CEDEAO, salue l’action mais émet quelques réserves.
Pour lui, c’est une initiative qui pourrait être une aubaine pour le développement des collectivités locales. « Je pense que c’est une initiative qui est à saluer parce que ça permet de rapprocher les gouvernants des gouvernés. Ça permet de toucher du doigt les réalités socioéconomiques de ces régions. En plus, les responsables des ministères se rendront compte de l’impact des actions de leurs départements respectifs sur le progrès de ces localités. L’autre avantage de cette immersion est de permettre d’édifier le Président de la transition et les ministères concernés en termes de sécurité routière, d’infrastructures administratives, de nourriture et de prise en charge des citoyens. Cela permettra aussi aux gouvernés de se sentir en sécurité et plus près des décideurs, avec l’espoir que leurs préoccupations seront prises en compte », explique M. Fofana.
Associer les citoyens à la gouvernance publique
Pour cet acteur de la paix, la forme de la gouvernance publique doit être caractérisée par la prise en compte des citoyens, de leurs besoins. « Cette initiative montre qu’il ne faut pas écarter les citoyens. Il faut les associer par contre à la gouvernance. Il faut savoir déterminer les besoins des citoyens dans les localités. Pour preuve, nos collectivités locales manquent d’infrastructures, d’équipements et d’organisation. Donc si les ministres se retrouvent dans une région, ça pourra permettre à cette région d’être observée et prise en compte. »
Une belle initiative mais qui a aussi ses revers !
« L’organisation d’un conseil des ministres à l’intérieur du pays nécessite des coûts très élevés parce qu’en ce moment, il faudra carburer les véhicules des ministres, faire des réservations dans les hôtels, assurer la restauration, ….. Donc ça peut créer de nouvelles dépenses à l’Exécutif, à l’administration centrale », resume-t-il.
Gassime Fofana