Pourtant, ce n’est pas le potentiel qui manque. Mais malgré de nombreuses annonces et l’optimisme qu’elles suscitent, le secteur agricole peine encore à sortir de sa léthargie en Guinée. Les régions agricoles ne parviennent pas à s’autosuffire au moment où le pays continue d’importer de grandes quantités de riz. Les nouvelles autorités, sous la direction du Comité national du rassemblement pour le développement, veut changer la donne. Le CNRD exhorte même ses ministres à embrasser la terre et à mettre en valeur, chacun, 50 hectares. Un engagement citoyen pour donner l’exemple. Mais comment réussir justement à redonner un nouveau souffle au secteur agricole ?
Dans son analyse, Abdoulaye Bangoura, ingénieur agricole et responsable de l’entreprise
BANGOURA AGRO-BUSINESS, décline les grands axes dont il faudrait tenir compte pour pouvoir inverser la tendance. « La réalisation de cette initiative passe d’abord par le respect du calendrier agricole, le choix du site, l’obtention de la bonne variété résistante aux inondations. Enfin, la mécanisation des opérations agricoles. Le suivi et l’évaluation à chaque niveau est aussi incontournable », explique-t-il avant d’insister sur la nécessité de traduire dans le concret les actions annoncées régulièrement par les autorités du pays. « En Guinée, faire des projets n’est pas un problème. Mais après, ils vont chercher à s’enrichir au détriment de la réalisation du projet en question. Ils vont se donner de faux titres, écarter les jeunes spécialistes, les personnes expérimentées en faveur de leur entourage. C’est à cela il faut mettre fin », conclut-il.
Gassime Fofana