Flambée des prix : quelques stratégies pour alléger les coûts

A quelques semaines du mois saint de Ramadan, les inquiétudes des Guinéens s’amplifient face à un marché de biens et services qui ne cesse d’être très coûteux. Dans son analyse, Kerfalla Kéita, économiste, propose quelques solutions pour inverser la tendance, afin de permettre aux citoyens d’assurer leur couverture alimentaire.

Importés ou pas, les produits sur le marché guinéen connaissent chaque jour de nouveaux prix. La tendance est plus que jamais à la hausse surtout en ce qui concerne les produits de première nécessité. Une triste réalité qui préoccupe jusqu’au sommet de l’Etat. En attendant des mesures concrètes, les prix continuent leur flambée au grand dam des consommateurs. « Je voudrais toutefois rappeler que les autorités guinéennes auraient certainement mal compris le principe de libéralisme économique depuis son adoption en 1990. Parce que l’Etat, qui est l’instrument de régulation de l’économie, qu’elle soit une économie planifiée ou une économie capitaliste, est absent de la régulation des marchés précisément les marchés de consommation de denrées alimentaires. En plus, depuis sans doute cette année, il ne maîtrise pas le secteur informel en général. Ce qui fait que le prix d’un bien au marché est souvent fixé soit à la vue du demandeur, soit par l’état d’âme du vendeur. Et cela même si le coût de production et de transport ou le contexte international ne varie pas. cette situation fait plonger des milliers ou des millions de Guinéens dans une insécurité alimentaire énorme », déplore M. Kéita.

Quelles solutions pour changer la donne ?

Poursuivant son intervention, il affirme : « la première solution serait politique. L’Etat doit comprendre qu’une économie de marché peut être autant réglementée qu’une économiste socialiste. Donc il doit chercher à avoir le contrôle sur le marché informel précisément celui des aliments. L’autre stratégie est économique ou fiscale. L’appareil étatique doit veiller à ce que le commerce soit spécialisé en Guinée, c’est-à-dire que celui qui est grossiste ou détaillant, le reste. En même temps, travailler sur une stratégie fiscale qui pourra provoquer la réduction des frais de douanes de manière rationnelle, sans que l’Etat aussi ne connaisse un déséquilibre de ses recettes douanières et homologuer les prix de denrées alimentaires. Enfin, l’autre stratégie est technique. Pour favoriser la disponibilité de la nourriture, l’Etat doit mettre plus d’accent sur la production agro-pastorale et halieutique afin de réduire la chaîne d’importation des denrées alimentaires. Pour cela, il faut offrir aux agro-éleveurs familiaux un meilleur accès aux services, aux infrastructures de transport afin de créer les conditions permettant d’approvisionner les marchés nationaux. Ce qui va permettre de minimiser les exportations des aliments de base. En plus, on peut casser le rythme de la hausse des aliments en Guinée, en développant la concurrence pure et parfaite, cela pour éliminer effectivement le monopole », propose Kerfalla Kéita.

Gassime Fofana

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