Depuis la prise du pouvoir par le CNRD, un »ouragan » de retraite s’est emparé de la Fonction publique guinéenne. Le gouvernement, par le biais du département, entend réaliser ses objectifs notamment l’assainissement du fichier de la fonction publique et le recrutement général dès le premier trimestre de l’année 2022. Par conséquent, sur les douze mille places prévues par le ministre Julien Yombouno, près de dix mille fonctionnaires sont déjà allés à la retraite. En revanche, en ce qui concerne le recrutement proprement dit, le Ministre du Travail et de la Fonction Publique a fait lors du conseil des ministres ce jeudi, 27 janvier 2022 une communication sur le sujet. En réponse, le conseil pose quelques préalables à tout éventuel recrutement. Il s’agit entre autres « d’auditer le fichier actuel afin de déterminer les besoins réels en termes de recrutement, de mettre en place un système de gestion du personnel et des plans de carrière au sein de la fonction publique, de mettre en cohérence les besoins de recrutement avec le plan de relance de l’économie. »
Vers le démarrage de l’exécution du budget 2022
Le Président de la Transition a informé le conseil ministériel de ce jeudi, 27 janvier 2022 du démarrage très prochain de l’exécution du nouveau budget. « Il a exhorté les membres du Gouvernement à la rigueur et au respect des procédures dans la passation des marchés publics. Il les a invités à travailler avec intégrité et à ne jamais perdre de vue l’existence de la CRIEF », peut-on lire dans le compte rendu du conseil.
L’exécution du budget, une tâche importante pour le développement du pays
Bien qu’il soit un acte politique, le budget de l’État détermine l’élan de développement et de la gouvernance d’un pays. En Guinée, selon plusieurs économistes, les budgets de ces dernières années ne s’inscrivaient pas dans l’intérêt national. C’est pour éviter de telle pratique que certains économistes estiment que le budget 2022 doit être pour le peuple et non pour un groupe de personnes.
Ainsi, dans son analyse, Ibrahima Sory Diakité, économiste, soutient que le nouveau budget doit avoir un caractère particulier et permettre de répondre aux besoins primaires de la population guinéenne. « Le budget de l’État est un document par lequel l’État hiérarchise ses priorités et les traduit en moyens d’action. Donc s’il n’est pas fait de manière à prendre en compte les besoins et les exigences de développement du pays, les moyens d’action issus des priorités politiques du gouvernement ne pourront pas faciliter le développement du pays. Et c’était le cas de beaucoup de budgets de ces dernières années. En les parcourant, on se rendait compte que des individus se sont enrichis surtout au niveau de la nomenclature des dépenses. Il y avait également trop d’incohérences aussi dans l’élaboration du budget. On a l’impression qu’on ne fait jamais une évaluation directe des besoins, mais on fait des attributions forfaitaires », explique-t-il avant de préciser que « le nouveau budget de l’État doit pas faire les mêmes erreurs si nous voulons une impulsion économique et améliorer les conditions de vie par le développement des infrastructures de base en Guinée. »
Gassime Fofana