Les conclusions du dernier sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO cette semaine ne sont du tout clémentes envers le Mali. A travers un communiqué diffusé ce dimanche 9 janvier 2022 à Accra, l’institution ouest-africaine a décidé de fermer les frontières avec le Mali et de suspendre les échanges commerciaux avec le pays. Exception faite des produits de première nécessité dont les médicaments. Une décision diversement appréciée en Guinée. « Je ne cautionne pas le pouvoir militaire à l’ère où nous vivons. Mais cette décision de la CEDEAO contre le Mali est une décision très austère. Parce que si nous prenons la plupart des cas en Afrique, ce sont entre autres les mauvaises conditions de vie, la centralisation des pouvoirs, la mal gouvernance et ses corollaires et la difficile alternance au pouvoir surtout, c’est-à-dire le non respect de mandats par un parti au pouvoir, qui sont à l’origine des coups d’État et des instabilités politiques dans nos pays. Et si nous prenons, par exemple, les pays où les Présidents violent la Constitution pour des questions de mandats supplémentaires outre que ceux prévus par la loi, les institutions, comme la CEDEAO, restent indifférentes. Bien que parfois, elle veuille garder le principe de souveraineté des pays membres, sa démarche pour la résolution des crises, de causes à effets, serait souvent illégale. Ce qui n’est pas logique. Parce qu’elle s’en prend davantage à la conséquence d’une cause qu’à la cause de la conséquence », soutient Ansoumane Condé, sociologue.
Gassime Fofana