Ces dernières années, nombreux sont les économistes qui pointent du doigt la manière dont la préparation budgétaire se fait en Guinée. Pour beaucoup d’entre eux, la nomenclature budgétaire des années précédentes ne tenait pas compte de l’intérêt national et de l’angle du développement du pays. C’est, sans doute, pour juguler cette réalité que le Président de la Transition a recommandé récemment aux ministres du Budget et de l’Économie, des Finances et du Plan, de préparer un budget « sérieux, sincère et réaliste conformément aux axes prioritaires du Gouvernement. » Des termes qui rencontrent un écho favorable auprès des économistes. « C’est par le budget qu’on peut comprendre l’élan de développement d’un pays car, il détermine les orientations économiques, politiques, sociales et administratives. C’est-à-dire, par le budget, on peut comprendre quelle route du progrès emprunte le pays. Donc c’est le levier du développement, explique Sandaly Kanté. Mais très malheureusement, ajoute le professeur d’économie, en Guinée, nous avons connu des budgets orientés vers la richesse d’un groupe de personnes au détriment du peuple comme par exemple l’amortissement des voitures ou autres biens administratifs chaque année. Ce qui revenait trop cher à l’Etat et reste sans aucune valeur ajoutée dans le développement du pays. »
Pour lui, inviter les responsables budgétaires au sérieux est une bonne chose. « Comme je l’ai dit, le budget définit la ligne en termes de développement d’un pays. C’est pourquoi, l’élaboration de ce document doit se faire de manière à prendre en compte les axes de développement. Donc le Président de la transition a bien fait de rappeler aux différents ministres en charge de la préparation du budget national de tenir compte des facteurs comme le sérieux, la réalité et la sincérité », conclut Sandaly Kanté.
Gassime Fofana