C’est une fin d’année houleuse pour une certaine catégorie de fonctionnaires guinéens : ceux qui ont atteint l’âge de faire valoir leur droit à la retraite. Depuis la prise du pouvoir par le CNRD, le processus est en route. Le dernier acte en date a concerné plus de six mille (6.000) travailleurs de l’administration publique. Un acte salué par certains, mais qui suscite en même temps de l’inquiétude. « La mise à la retraite de ces travailleurs est une bonne chose, du point stratégique et économique, parce que ça permet d’offrir aux jeunes guinéens, diplômés des universités et institutions supérieures et professionnelles, des opportunités d’emplois. Donc, en un mot, rajeunir l’administration publique », estime Bintou Cissé. Mais sur le plan social, cette institutrice a des inquiétudes. « Nous sommes dans un pays où les conditions de retraite ne sont pas en accord avec les réalités du pays. Ce qui fait d’ailleurs que les gens ont peur souvent d’aller à la retraite. Beaucoup de fonctionnaires ont un salaire qui ne leur permet pas de réaliser certains projets comme la construction de maison, la préparation conséquente de l’avenir. C’est pourquoi le risque dans cette affaire de retraite demeure les difficultés pour le paiement des loyers, les difficultés pour assurer l’alimentation, la santé et l’éducation des enfants, surtout on sait combien de fois , il y a explosion démographique dans certaines familles », conclut-elle.
Gassime Fofana