Comparativement aux autres continents, l’Afrique est aujourd’hui celui qui regorge la plus jeune démographie du monde. Selon les prévisions de la CNUCED, en 2055, le nombre de jeunes sur le continent (les 15-24 ans) devrait être multiplié par plus de deux par rapport aux 226 millions de l’année 2015. Par contre, cette émergence est confrontée, selon certains analystes, à un manque de politique qui permet de valoriser les richesses qu’on peut tirer de cette couche. « L’atout le plus visible et important dont dispose l’Afrique aujourd’hui pour accélérer son développement et se hisser au rang des pays avancés scientifiquement, économiquement, technologiquement et socialement est son capital humain, largement composé de jeunes. Mais très malheureusement, rares sont les gouvernements africains qui ont des politiques de développement qui tiennent compte de ce potentiel. Cette réalité est une marque véritable de la déficience des actions de développement engagées de part et d’autre dans nos États, car le développement surtout de nos jours rime avec la jeunesse », soutient Ansoumane Condé, sociologue.
Pour cet analyste, si les États africains ne cherchent pas inverser la tendance, cela risquerait d’accroître les instabilités politiques sur le continent. « Aujourd’hui, il faut de la révolution dans tous les États africains. Révolution qui puisse valoriser la jeunesse africaine et la façonner en élite. Cela, suivant les besoins et les exigences du développement de notre ère. Sinon le risque d’instabilité sociopolitique, l’immigration, la criminalité et le mépris envers les autorités serait encore plus élevé. Cela doit nous interpeller car si nous ne mettons pas en valeur notre capital humain, surtout la jeunesse, nous allons assister à une orientation des jeunes vers des activités anti citoyennes », alerte M. Condé.
Gassime Fofana