Depuis 1990 à nos jours, la Guinée serait caractérisée par une anarchie administrative qui ne dit pas son nom. Les velléités dans la justice, l’absence de contrôle strict et correct des cadres ou des crimes sociopolitiques et économiques qui sont parfois impunis. Pour cette quatrième République, le Président Alpha Condé voudrait s’inspirer de la première République pour changer ces pratiques. « La Guinée va renouer avec la discipline. Lors de la Ière République, la discipline était très dure. Mais on est passé de l’extrême dureté à l’anarchie. Le gouvernement guinéen est décidé à prendre toutes les mesures pour qu’il y ait la discipline, le respect des biens publics et la fin de l’anarchie. Nous allons enseigner le civisme de l’école primaire à l’université. Nous allons mettre fin à ces magouilles favorisées », promet le président guinéen lors d’une récente sortie.
Que pensent certains acteurs de cette volonté ?
En analyse, l’économiste Mohamed Fofana affirme : « dans tous les pays du monde surtout ceux qui se sont développés, s’ils sont parvenus, c’est grâce à la bonne gestion de l’administration publique. Et cette gestion s’explique par le respect et l’application correcte des lois, des prises de décisions dures par la punition de tous les crimes politiques, sociaux et financiers dans leur pays. Et la culture du peuple sur le respect des lois et principes établis pour le bon fonctionnement du pays. Et finalement, ils ont limité considérablement des défaillances administratives et ils se sont développés parce que ce sont les règles, surtout leur application stricte et correcte qui font de la société ce qu’elle est », explique-t-il avant d’ajouter : « avec la mauvaise lecture de l’histoire, plusieurs acteurs pensent que Sékou Touré est un dictateur, mais aujourd’hui, beaucoup commencent à comprendre qu’on ne peut pas développer un pays dans le laisser- faire parce que le laisser-faire développe les entraves au progrès et réduit les chances de développement. Donc il faut aujourd’hui restaurer l’ordre administratif en Guinée à travers l’application stricte des lois. Cela permettra de faire face à tous les crimes financiers ou économiques qui gangrènent le pays. C’est la clé de notre émergence sociale et économique », conclut-il.
Gassime Fofana