Certes qu’il y tenait et le disait souvent au cours de ses deux premiers mandats. Mais le Président Alpha Condé montre davantage sa volonté et son engagement à récupérer les domaines de l’Etat des mains de particuliers. Pour beaucoup d’acteurs, cette démarche du Président est salutaire, mais ,disent-ils, ne permet pas de résoudre le problème.
Ces derniers temps, le Président guinéen accentue la pression sur les personnes qui occupent les domaines réservés de l’État. Lors du dernier conseil des ministres, Alpha Condé a informé de la mise en place d’une Commission chargée essentiellement de l’examen et de la revue des baux conclus par l’Etat sur ses domaines. Cette nouvelle structure ad hoc dont « l’opérationnalisation est imminente » devra veiller principalement à la récupération des terrains et bâtiments publics « irrégulièrement cédés à des personnes physiques ou morales privées » ainsi qu’à la reconstitution des réserves foncières indument aliénées. « Je pense que c’est aujourd’hui nécessaire d’identifier, de recenser et de récupérer les domaines de l’Etat occupés ou pas par les citoyens. Parce que ce sont les domaines qui pourraient permettre à ce gouvernement et les prochains de construire les logements sociaux . Et cette construction abondante et constante de logements sociaux par L’Etat par exemple pourrait équilibrer enfin le déficit de logements en Guinée », explique Ansoumane Condé.
Poursuivant son intervention, le sociologue précise : « même si c’est bon de récupérer les domaines de l’Etat, de faire déguerpir les occupants d’un domaine public, cela ne montre pas la fin du problème. Il faut s’attaquer au mal par la racine. C’est-à-dire que l’Etat doit, à travers les communes par exemple, réglementer la vente et l’occupation des terrains en Guinée parce que ce sont les particuliers qui revendent souvent les domaines, qui mettent des acheteurs sur des terrains appartenant à l’Etat. Mais si, sur instruction présidentielle et parlementaire, la vente des terrains en Guinée relève de la compétence exclusive des communes, qui travaillent avec le ministère de l’habitat, il serait difficile qu’on soit dans ce problème d’occupation anarchique des domaines de l’Etat », propose-t-il.
Gassime Fofana