Détournements de fonds publics : quelles conséquences ? Quels moyens de lutte ?

Des faits de corruption ou de détournements de deniers publics jalonnent la gouvernance dans la quasi totalité des pays africains. Des scandales parfois élucidés, souvent totalement ignorés nuisent considérablement à la santé des économies nationales et réduisent la vie de plusieurs millions de citoyens à la pauvreté absolue et à la misère. Face à la montée exagérée de ces facteurs de mal gouvernance, certains économistes réagissent, décrivent les conséquences d’un détournement de fonds publics notamment avant de proposer des pistes de solutions pour éliminer ces entraves au développement économique et social du continent. « Détourner un fonds destiné au public serait plus que faire un coup d’Etat. Pour la simple raison que les détournements des fonds publics et la corruption annihilent l’investissement public et par ricochet la croissance économique. En plus ils réduisent à néant les efforts des dirigeants, augmentent le chômage, empêchent même le progrès et donnent une mauvaise image du pays qui attire moins les bailleurs de fonds », explique Mohamed Fofana, économiste.
Pour lui, la nécessité de lutter contre ces pratiques demeure de nos jours incontournable pour chaque autorité et acteurs impliqués dans le développement des pays et notamment en Guinée confrontée ces derniers temps à des cas de malversations présumées . « Il est impératif et capital aujourd’hui que chacun de nous prenne ses responsabilités afin de lutter contre les détournements de fonds publics et la corruption en Guinée. En plus, l’Etat doit rendre accessibles à tous les budgets nationaux, mais aussi créer un réseau numérique national comportant les données de tous les projets nationaux et multilatéraux, investissements, les flux des recettes fiscales et non fiscales, internes et externes. Cela pourrait faciliter la transparence dans la gestion financière publique, mais aussi permettrait à chaque Guinéen d’avoir une idée des capitaux qui entrent et sortent du pays. Cette plateforme nationale de la gouvernance financière permettrait en outre de centraliser toutes les données des finances publiques pour faciliter au peuple de comprendre le circuit financier. Enfin, ll faut développer les audits et exiger de chaque acteur public un rapport papier et numérique de ses actions. Mais aussi faire en sorte que les réalisations de chaque cadre à un haut niveau de gestion de la chose publique  soient connues avant sa prise de fonction », propose-t-il.

Gassime Fofana

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