Alors que le scrutin présidentiel s’est déroulé, selon les constats, dans les meilleures conditions, des violences ont été enregistrées à maints endroits à Conakry, après la revendication de la victoire par le président de l’UFDG. Cette déclaration « prématurée » est perçue par certains analystes comme un manque de confiance aux institutions en charge des élections en Guinée. « Revendiquer la victoire avant même que les institutions électorales ne se prononcent est le sempiternel problème dans presque tous les pays africains. Cela montre suffisamment que certains présidents de partis politiques vont en élection sans pourtant faire confiance à la commission électorale de leur pays ainsi qu’aux observateurs de la région. Donc, dès le lendemain, ils revendiquent la victoire. Et finalement, quand la CENI et la Cour constitutionnelle donnent les résultats qui sont à leur niveau, c’est souvent différent de ceux dont dispose le parti qui s’est déclaré vainqueur », explique Ansoumane Condé.
Pour ce sociologue, il faut que certains acteurs des processus électoraux revoient cette vision de la chose. « Les partis politiques africains en général doivent savoir que si on a accepté d’aller à une élection, cela montre qu’on fait confiance à la CENI et aux autres institutions qui œuvrent dans ce sens. Donc, il faut aussi avoir la probité d’attendre que la CENI se prononce au moins. Enfin, comparer ces résultats provisoires aux résultats que le parti dispose à son niveau par bureau de vote. Là, s’il y a anomalie, on peut raisonnablement revendiquer par des démarches juridiques afin de clarifier les choses que de revendiquer prématurément une élection avec les conséquences qui pourraient être graves pour le pays et son peuple », conclut-il.
Gassime Fofana