Après plusieurs mois de crises et de manifestations contre « le projet de troisième mandat » et de nouvelle Constitution, la Guinée s’apprête à aller à l’élection présidentielle, ce 18 octobre. Une élection dont l’objectif est de choisir un candidat parmi les 12 sur la liste de manière pacifique. Mais au terme de 28 jours d’activités, la campagne électorale a donné lieu à des tristes réalités dans certaines régions du pays.
Vives tensions empêchant certains candidats de faire campagne dans une localité, des pillages et même des blessés. Voici ce qui résume ces derniers jours de campagne en Guinée. Face à la situation, plusieurs acteurs s’inquiètent et interpellent les citoyens ainsi que les candidats à plus de responsabilité pendant et après le scrutin. « C’est très dommage qu’en Guinée, les citoyens s’en prennent aux uns et aux autres à cause des questions politiques. Et pourtant, la démocratie est un instrument qui développe des divergences d’opinions mais permet à chacun de faire son choix en toute liberté. Ce qui ne veut pas dire que celui qui n’est pas d’accord avec toi est contre toi. Au contraire, ce sont ces pluralités de positions et de visions différentes qui peuvent bâtir une vie meilleure dans un pays émancipé, soutient Maître Naby Camara. Donc, poursuit l’analyste, il faut qu’on apprenne à accepter et à vivre avec nos divergences liées à la vie sociale et politique. En plus, le devoir de civisme et de responsabilité envers sa patrie doit exister en chacun de nous car, quand on tient à son pays, on y vit avec civisme et responsabilité. »
Pour sa part, le sociologue Ansoumane Condé renchérit: « la Guinée, de par son histoire, est un pays différent des autres. Ici, nous sommes condamnés s’il faut dire ainsi à vivre ensemble. Donc nos choix politiques ne doivent pas interrompre ce rapport sacré qui existe entre les Guinéens. C’est pourquoi chaque citoyen en âge de voter doit aller accomplir son devoir et rentrer tranquillement à son domicile. Aussi, les institutions électorales nationales, régionales et internationales doivent s’activer afin de rendre cette élection présidentielle beaucoup plus crédible et transparente. Enfin, les candidats doivent privilégier la vie de la nation, sa quiétude ainsi que son avenir devant leur ambition, accepter les résultats et inviter leurs militants à les accepter aussi », fait-il remarquer.
Gassime Fofana