Réputée et reconnue pour ses potentialités agricoles, la Guinée est malheureusement l’un des pays toujours confrontés aux problèmes alimentaires. Malgré la volonté manifeste des autorités de cette République à promouvoir le progrès dans le secteur, les activités agricoles surtout la culture d’ananas connaissent une baisse de la productivité. À Maferinyah, dans la préfecture de Forecariah, la production d’ananas occupe une plus grande partie de la population. Mais les paysans en général travaillent dans des conditions parfois archaïques. Ils ne disposent pas de moyens financiers et techniques nécessaires à l’amélioration de leur rendement. « Ma famille et moi, c’est la terre que nous connaissons et on a la volonté de produire plus d’ananas pour pouvoir non seulement en tirer profit mais aussi faire profiter nos produits aux consommateurs, explique Mariame Soumah, productrice. Mais, regrette-elle, avec nos conditions de travail, on ne peut malheureusement pas produire assez comme nos concurrents des autres pays, qui disposent de ressources essentielles au progrès de leur activité. Donc ce côté là, absence de matériels modernes pour la production d’ananas, en plus, le fait qu’on a du mal à accéder aux crédits agricoles, à bénéficier parfois des formations initiées pour les paysans ruraux et la faiblesse de l’exportation de nos produits vers d’autres pays jouent beaucoup sur notre production et nous découragent même de continuer parce que nos efforts dépassent nos rendements. »
Que faut-il pour développer en général l’agriculture en Guinée et la culture d’ananas en particulier ?
Selon Salif Kéita, ingénieur agricole, « la Guinée est un pays vert, qui peut simplement se développer à travers une révolution verte. Pour cela, il suffit juste de mettre l’accent sur le secteur agricole, porteur de croissance et de l’accélération économique mais aussi de l’emploi et plus respectueux de la nature que l’exploitation minière. Ainsi, l’Etat doit en faire une priorité en commençant par la création des écoles professionnelles paysannes, le développement des recherches et la dynamisation ou la création des structures d’encadrement technique et de contrôle afin de permettre aux produits agricoles de concurrencer ceux qui sont à l’échelle régionale ou mondiale. Il faut élargir le marché car, l’étroitesse du marché intérieur est l’une des causes fondamentales qui retardent le secteur. Il s’agit aussi de développer les entrepôts frigorifiques pour les fruits et légumes, désenclaver les zones rurales à travers la mise en valeur des transports et alléger les rigueurs administratives d’exportation. »
Gassime Fofana