Il est certes jeune. Mais à 24 ans, Mamadou Saliou Bah figure parmi les jeunes guinéens qui s’intéressent le plus à l’environnement. Après une licence en Droit à Conakry, il est retourné à son ancien amour : la protection du couvert végétal. C’est ainsi qu’il décide de poursuivre ses études de master en Environnement. Actuellement au Sénégal, M. Bah nous offre son regard sur les efforts liés la protection de Dame nature.
Vous suivez votre master au Sénégal. Dites-nous tout d’abord pourquoi le choix porté sur ce pays ?
La raison qui m’a poussé à porter mon choix sur le Sénégal est celle de spécialité, c’est-à-dire que le domaine dans lequel je voulais faire mon master, selon les informations, n’existait que seulement dans deux pays en Afrique : le Sénégal et Madagascar. Je parle de l’étude des impacts et évaluation environnementaux.
Justement, vous faites des études en Environnement, une sorte de preuve de votre attachement à la protection de la nature. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur la situation à travers le monde?
C’est un regard déplorable et surtout très inquiétant pour la survie de l’humanité. Parce que nous assistons aujourd’hui à une dégradation considérable de l’environnement mondial, de la biodiversité, de notre écosystème. Je vous donne un exemple : aujourd’hui en Afrique on estime que 485 millions d’Africains soit 65% de la population sont touchés par la dégradation des terres, la désertification amplifiée, le réchauffement climatique par la libération du CO2 liée à la diminution du couvert végétal. Ensuite, selon le rapport 2019 du groupe des experts des Nations unies sur l’environnement, plus d’un million d’espèces disparaissent chaque année dans le monde.
Ces espèces sont donc aujourd’hui très menacées ?
Oui bien sûr, ces espèces risquent très fort de perdre leur vie. Certes, il y’a des lois, mais je dirai qu’elles sont moins appliquées dans beaucoup de nos pays, surtout en Afrique. Il y aussi les occupations anarchiques des bras de mer avec la coupe abusive des mangroves et autres. Ce sont des pratiques qui entravent la croissance de l’homme dans la mesure où elles empêchent l’approvisionnement en produits aquatiques (difficultés pour les poissons de se reproduire). Par ailleurs, ces constructions anarchiques sont les plus exposées aux inondations que les autres.
Quelle importance pourrons-nous tirer alors d’un environnement bien protégé ?
Il ressort qu’un environnement bien protégé englobe beaucoup d’importance pour l’homme dans la mesure où il assure la santé, le développement économique, la stabilité sociale. Stabilité parce que lorsque l’environnement n’est pas bien protégé, cela favorise l’augmentation de la température ou le réchauffement climatique qui va occasionner la montée du niveau de l’océan et les habitations situées à côté du littoral sont exposées aux risques d’inondations. Celles-ci peuvent occasionner la fuite des populations, appelées les réfugiés climatiques. Ainsi nous assistons à une instabilité sociale.
Qu’est-ce qu’il faut maintenant pour éviter cette dégradation poussée de l’environnement ?
Il faut l’implication de tout un chacun. Il faut que les humains adoptent des comportements responsables tout en observant la préservation et la conservation d’un environnement vivable. Ce sont les activités humaines qui contribuent en grande partie à la dégradation de l’environnement. C’est le cas de l’effet de serre additionnel, l’émission de gaz vers l’atmosphère. Ainsi, comme le prévoit la charte mondiale de la nature adoptée en 1982 par la résolution 37/7 de l’Assemblée générale des Nations unies, les États, les Organisations internationales, les sociétés civiles et le réseau d’inter-acteurs, tous doivent s’impliquer pour préserver un environnement mondial sain, car c’est vital pour l’humanité. Les Etats pour l’adoption des règles à valeur environnementale, les OI pour les mesures d’accompagnement, les sociétés civiles pour la sensibilisation et le réseau pour les comportements adéquats (le respect des normes).
Pour le cas précis de la Guinée, est-ce que vous constatez que les choses changent ?
Oui depuis une année, je constate une volonté manifeste de la part des autorités malgré que beaucoup d’efforts restent encore à fournir. Mais au regard de cette tendance, je suis convaincu que ça change et ça changera. Inchallah.
Merci Monsieur Bah
Propos recueillis par Aliou Diallo
Merci M. Bah pour votre bruyante intervention.
Pour le cas de mon pays la Guine-conakry, les impact cause par les entreprises minier sont énorme.
D’ailleurs même c’était mon thème de fin de sicle; L’étude d’impact l’environnement de découvreur a la mine de sangaredji concessions CBG.